De janvier à octobre 2008, 3142 mineurs en danger moral, dont 943 filles, ont été recensés par le bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile de la Sûreté nationale. “Les chiffres de la police sont importants, car les enfants en danger se trouvent généralement dans les zones urbaines où ils peuvent se cacher plus facilement”, indique le commissaire principal Messaoudène, responsable du bureau. Alger, Annaba et Oran se place en tête de ce sinistre palmarès. Les adolescents âgés entre 13 et 16 ans représentent la plus grosse proportion des enfants de la rue (1 246 ramassés durant les 10 premiers mois de l'année écoulée). Viennent en second lieu les 16-18 ans (928), puis les 10-13 ans (491 et enfin les moins de dix ans (477). “Nous les repérons la nuit. Ce sont des fugueurs, des enfants issus de couches sociales défavorisées, de parents démissionnaires ou carrément sans famille”, précise notre interlocutrice. Elle affirme que 76% des enfants arrêtés par la police en état de vagabondage sont remis à leurs parents ; environ 15% placés dans des centres d'accueil sur décision du juge des mineurs et 5% réintégrés dans les foyers de leur wilaya d'origine. L'officier de la police souligne que des brigades de protection de l'enfance sont opérationnelles dans chaque sûreté de wilaya. “Trois brigades opèrent à Alger, confronté à une plus grande ampleur du phénomène. On projette d'en faire autant à Oran et Constantine”, informe-t-elle. S. H.