“La lutte contre la violence dans les stades n'est pas l'affaire des seuls services de maintien de l'ordre, mais de tous les acteurs de la société, en premier lieu les instances sportives, l'école, la famille”, estime le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, lors de sa visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Selon le ministre que nous avons approché hier, une réflexion est engagée à plusieurs niveaux de responsabilité pour répondre dans les meilleurs délais aux problèmes causés par ce phénomène de la violence. “Pour l'instant, plusieurs hypothèses sont à l'étude par les instances sportives compétentes”, dira le ministre en ajoutant que ce phénomène n'est pas propre à l'Algérie, mais nous devons mettre tout en place pour en finir définitivement. “Ce n'est pas avec une décision administrative qu'on arrête la violence, mais avec beaucoup de travail de proximité”, a-t-il ajouté. Pour s'attaquer aux racines du problème, le ministre a plaidé pour “davantage de sensibilisation en renforçant le dialogue avec les jeunes pour mieux connaître leurs préoccupations, prendre leurs avis et suggestions, et en les associant dans la lutte contre la violence, sachant que les comités de supporters peuvent jouer un rôle important dans ce contexte. En parallèle, il faut revaloriser l'éducation sportive. Ce dernier point devra être pris en charge dans le cadre de la réforme de l'école. Il faut enseigner aux élèves l'éthique sportive, la maîtrise de soi, le fair-play afin de redonner au sport les vertus qui sont siennes”, a conclu le ministre. Pour l'affaire du CABBA et de l'ESS, le ministre a exprimé sa volonté de rapprocher les deux clubs et les supporters des deux équipes par le dialogue. Dans ce sens, le ministre a décidé de réunir les présidents des deux clubs, Serrar et Bouda, à la veille de la rencontre nationale de lutte contre la violence, organisée à Bordj Bou-Arréridj, aujourd'hui 15 mars, pour apaiser les esprits. Notons que ce colloque, prévu pour le 19 mars, a été avancé de quelques jours afin de diffuser les bonnes pratiques de prévention contre la violence et de contribuer à la réflexion sur les moyens de lutte contre ce phénomène, selon les organisateurs. Chabane BOUARISSA