Le candidat à la présidentielle Mohamed Saïd a animé son premier meeting, jeudi dernier à la salle Atlas de Bab El-Oued. Mais avant de rencontrer le public, le candidat indépendant s'est rendu dans la matinée du même jour au cimetière d'El-Alia où il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du président Houari Boumediène. “Réhabiliter l'histoire, c'est la symbolique que je donne au geste d'aujourd'hui. Il faut restaurer l'histoire et Boumediène fait partie de cette histoire”, dira-t-il avant de commencer son discours de campagne. Arrivé à la salle Atlas ornée de ses portraits, le candidat, avec comme couleur de campagne orange, a eu droit à une longue ovation. Le candidat a d'emblée justifié son choix porté sur Alger pour débuter sa campagne. “Alger est un symbole de la lutte du peuple, d'où le choix de commencer ma campagne à partir d'ici”, expliquera-t-il. Mohamed Saïd est vite entré dans le vif du sujet en se posant comme “candidat du changement”, fustigeant au passage Bouteflika sans le nommer et accusant d'autres de vouloir faire croire que “les jeux sont déjà faits. C'est une manière de tromper le peuple et une tentative de préparer l'opinion publique avant même le début du scrutin”, insiste-t-il. Le candidat, tout en rassurant ses sympathisants venus lui afficher leur soutien, lancera qu'il s'agira “d'une bataille pour le changement”, qu'il compte bien mener avec ses fidèles. Mohamed Saïd tire à boulets rouges sur la commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle, laquelle, selon lui, œuvre pour un seul candidat. “La commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle du mois d'avril 2009 est issue de la volonté d'un seul candidat et il ne faut pas s'étonner des résultats”. Le candidat du changement a évoqué les entraves de l'administration qui, selon ses propos, ne joue pas le jeu et “vise à assassiner l'espoir de la jeunesse algérienne en l'avenir. Les institutions et les élus ne font que dans la figuration, c'est la politique de la ‘chekara' avec l'argent qui coule à flots. Les jeunes, il y a 20 ans, étaient des hittistes, aujourd'hui, ce sont des harragas. La moitié de la jeunesse se drogue. Comment construire le pays avec une jeunesse droguée ?” s'est-il interrogé. Le candidat a, toutefois, fait des propositions pour le changement. “Il faut commencer d'abord par instaurer une réelle démocratie, bannir le système présidentiel et adopter un système parlementaire”, préconise-t-il. “Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère et le changement est possible, c'est pour cela qu'on appelle à une vraie démocratie et en finir avec ce semblant de liberté et cette constitution sur mesure”, a-t-il conclu. La deuxième étape de son périple l'a conduit hier à M'sila où il a animé un meeting. Chérif Memmoud