Ils estiment que cette démarche doit faire l'objet d'un chantier à ouvrir au lendemain de l'élection présidentielle d'avril prochain. Organisations patronales, partenaires sociaux et opérateurs économiques se donnent rendez-vous dès le lendemain de l'élection présidentielle d'avril prochain pour enclencher une nouvelle dynamique de concertation. Si la forme de cette idée n'est pas encore conçue, son fond, en revanche, se veut un appel en direction des pouvoirs publics afin d'entamer un large débat autour de la lancinante question de l'avenir de l'entreprise algérienne. L'objectif recherché à travers une telle démarche est de commencer à construire ce partenariat tant attendu entre l'Etat et le monde de l'entreprise. Le patron de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Sidi-Saïd parle de création d'un espace économique et social lié par un dénominateur commun qui n'est autre que l'entreprise algérienne, publique et privée. Le patron de la centrale syndicale propose de ce fait une réflexion collective avec des bases solides et consensuelles pour un large dialogue constructif. Ce dernier est déjà, selon lui, institutionnalisé en évoquant le pacte national économique et social, signé entre le gouvernement, le patronat et l'UGTA. Ce débat reste, toutefois, à parfaire pour un véritable développement économique et un épanouissement social en Algérie. Pour sa part, le président d'honneur du Forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Omar Ramdane, estime qu'il est grand temps de se concerter entre acteurs de la scène économique et sociale du pays. Dès le 10 avril prochain, un grand chantier devra être ouvert dans ce sens. D'aucuns cherchent actuellement une stabilité dans tous les domaines pour le pays. Et le FCE, à l'image de nombreuses organisations et autres associations voient en le candidat Abdelaziz Bouteflika, l'homme qui consolidera davantage cet équilibre. Au forum, ils sont convaincus qu'il poursuivra les réformes déjà entamées et confirmera le modèle d'une économie de marché moderne. Néanmoins, les chefs d'entreprise interpellent leur candidat sur quelques points qu'ils jugent importants. De prime abord, ils lui demandent d'organiser le marché rongé par une anarchie. M. Omar Ramdane soutient que les dirigeants comme les entrepreneurs, n'ont pas su mener à bien l'ouverture de l'économie nationale. “Nous n'avons pas mesuré les retombées de cette ouverture tous azimuts. Notre marché qui reste le plus ouvert dans la région, nécessite une industrie performante”, constate-t-il. Pour lui, il n'y a aucune honte à opter pour un protectionnisme et préserver par tous les moyens l'économie nationale. Beaucoup de pays choisissent cette option. Mieux devant l'ampleur de la crise, des experts conseillent cette thérapie. Par ailleurs, certains partis politiques se mettent de la partie. Le mouvement Hamas de Bouguerra Soltani, qui rappelons-le est membre de l'alliance présidentielle, pense que l'appareil économique est composé de deux ailes, à savoir les entreprises publiques et privées. Celles-ci doivent, suggère-t-il, investir plus pour la création de la richesse et de l'emploi ainsi qu'une meilleure productivité afin de garantir l'autosuffisance. Ce sont autant de conditions à même de faire de l'Algérie un vrai pays émergent. Tout en soutenant le programme du candidat de l'alliance, son secrétaire général met l'accent sur certains volets. Il souligne la réforme bancaire dont les étapes franchies restent insuffisantes. Bouguerra Soltani demande d'alléger encore plus le poids de la bureaucratie et combattre la corruption. Les secteurs de l'agroalimentaire et de la production pharmaceutique, insiste-t-il, doivent être encouragés. L'autre aspect jugé utile par le secrétaire général de cette formation politique est le financement et l'accompagnement des PME/PMI. ll voit, lui aussi, en le dialogue la solution pour arracher une meilleure place à l'économie nationale sur le marché mondial. BADREDDINE KHRIS