De Mostaganem, Mohamed Djahid Younsi a dénoncé les “dépassements” enregistrés lors de cette première semaine de la campagne électorale allant à contresens des déclarations du ministre de l'Intérieur qui a affirmé, à plus d'une occasion, que toutes les conditions sont réunies pour garantir un scrutin transparent et que les candidats à la présidentielle ont toute la liberté pour s'exprimer. Djahid Younsi n'est pourtant pas le premier à évoquer ces dépassements et à vilipender, entre autres, la Télévision algérienne, coupable de mener campagne pour l'un des candidats puisque Fawzi Rebaïne en avait fait de même lors d'un meeting organisé à Aïn El-Turck. Mais, il est le premier à durcir le ton et à appeler à une riposte commune qui suggérerait un front convergent entre les cinq candidats. Ce qui aurait pu n'être qu'un argument électoral pourrait dépasser ce stade et conduire vers un véritable bras de fer entre les candidats et l'Administration lorsqu'on sait que le représentant d'El-Islah a parlé d'une conférence de presse commune aux cinq prétendants à la magistrature suprême pour discuter ces dépassements si la commission nationale de surveillance des élections ne prenait pas les devants pour corriger le tir. Une option “extrême” brandie par Younsi en attendant de connaître l'écho d'une telle sortie médiatique et de savoir si l'homme a été chargé d'être le porte-parole des autres candidats concernant ce point. Les observateurs redoutent, même si l'hypothèse paraît actuellement invraisemblable, un remake de 1999 qui serait un scénario catastrophe pour l'image “publique” de l'Algérie. En effet, les souvenirs de ces élections sont toujours vivaces et les six candidats en lice, à l'époque, avaient décidé de se retirer de la course à la présidentielle laissant Bouteflika se présenter comme candidat unique. Reste à observer maintenant la réaction officielle de l'Administration et le poids des déclarations de Younsi auprès des états-majors des cinq autres candidats. SAïD OUSSAD