Pendant plus d'une heure, la candidate du PT reprendra les grands thèmes de sa campagne, la paix, la lutte contre le terrorisme mais qui ne doit pas signifier la “limitation des libertés et des droits”. “Je tiens à m'excuser pour mon retard mais, vous savez, aujourd'hui à Oran, il y a un certain candidat, alors Oran a totalement été fermée, isolée ! À Tlemcen de même parce que des ministres faisaient campagne pour ce candidat, mais votre réponse à vous, c'est votre présence ici et votre patience. Le peuple a trop attendu jusqu'ici !” C'est en ces termes que s'est exprimée, dès son arrivée au Palais des sports d'Oran jeudi après-midi, Louisa Hanoune, la candidate du PT. En effet, celle-ci a réussi son pari de tenir un meeting dans une salle comble, le jour même où le Président-candidat était également à Oran pour un bain de foule au centre-ville de la capitale de l'Ouest. D'ailleurs, durant son discours, elle ne manquera pas d'égratigner ce candidat qui, de façon illégale, utilise l'appareil de l'administration et les deniers publics pour sa campagne. Et de rétorquer à l'attention des jeunes présents : “Vous, vous n'avez pas besoin de méchoui pour être ici car votre force est ma force, c'est votre conviction. Il est temps d'aller vers la rupture et d'en finir avec les pratiques et la pensée du système unique !” lâchera-t-elle. Pendant plus d'une heure, la candidate du PT reprendra les grands thèmes de sa campagne, la paix, la lutte contre le terrorisme mais qui ne doit pas signifier la “limitation des libertés et des droits”. Mais d'Oran, elle choisira de s'adresser surtout aux jeunes qui sont méprisés par les députés entre autres qui n'ont pas hésité à voter une loi pour mettre en prison les harraga : “Je vous en conjure, n'allez plus risquer votre vie en mer. Arrêtez avec la harga, il faut rester ici !” Et de promettre des solutions pour retrouver l'espoir, pour créer des emplois… À Tlemcen, où elle avait tenu un autre meeting dans la même journée, elle avait évoqué ces jeunes : “65% des électeurs, des jeunes, des chômeurs, des laissés- pour-compte, ont volontairement fait l'impasse du scrutin précédent…” Et la candidate à la présidentielle du 9 avril d'avertir ses partisans que, contrairement à ce que semblent croire certains, l'issue du vote n'est pas assurée pour le président-candidat, prenant pour exemple les élections en Espagne où, suite à l'attentat de Madrid, l'électorat a fait basculer toutes les prévisions en “punissant” Aznar au profit de la gauche. À Tlemcen toujours, Louisa Hanoune rendra un vibrant hommage à Messali Hadj, militant de l'Etoile nord-africaine, puis président du Parti du peuple algérien (PPA) qu'elle a qualifié de “père fondateur du nationalisme”. Dans la salle de conférences de la Maison de la culture archicomble où étaient placardées de nombreuses banderoles avec le mot d'ordre “la parole au peuple”, Mme Hanoune a déclaré qu'il faut réhabiliter les hommes illustres qui ont écrit l'histoire de l'Algérie, faisant allusion à Messali Hadj dont le portrait était accolé au sien. Dans son discours, la présidente du PT a abordé plusieurs thèmes, tels ceux de la langue amazigh en tant que langue nationale, du Parlement actuel qui n'est pas représentatif des idéaux du peuple, de la Constitution qui doit être modifiée profondément, du Smig qui doit être relevé à 35 000 DA, de la rupture préconisée par son parti pour une nouvelle vision de gestion du pays de type socialiste, à l'image du Venezuela… DJAMILA L./ B. Abdelmadjid