Même si la lutte antiterroriste n'a jamais été interrompue, le premier magistrat du pays semble visiblement convaincu que la réconciliation, qui a tant apporté à la lutte contre le terrorisme jusque-là, serait arrivée à ses limites. Après avoir appelé les repentis à demander pardon au peuple algérien pour leurs crimes commis, le Président-candidat a saisi l'opportunité de sa visite hier dans la wilaya de Tizi Ouzou, dans le cadre de la campagne pour la présidentielle d'avril prochain, pour lancer un dernier ultimatum aux groupes terroristes afin de déposer les armes et bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Abdelaziz Bouteflika, qui a adopté à nouveau le discours éradicateur depuis les terribles attentats kamikazes qui ont ébranlé la capitale en 2007, durcit le ton à l'égard de l'islamisme armé. Et c'est en Kabylie où le terrorisme s'est fortement implanté ces dernières années, la veille de son déplacement électoral, un haut officier de l'ANP a été assassiné, que le Président-candidat avertit une dernière fois le GSPC que l'Etat sévira avec tous les moyens dont il dispose pour frapper fort. Il faut dire que le terrorisme a redoublé de férocité avant et pendant la campagne pour la présidentielle. De Tébessa jusqu'à Boumerdès en passant par Tizi Ouzou, plusieurs attentats et massacres ont été perpétrés par un GSPC qui veut encore prouver qu'il détient des capacités de nuisance à même de peser sur la scène sécuritaire tentant par là même de démentir le discours rassurant du gouvernement sur le retour de la sécurité. Même si la lutte antiterroriste n'a jamais été interrompue, le premier magistrat du pays semble visiblement convaincu que la réconciliation, qui a tant apporté à la lutte contre le terrorisme jusque-là, serait arrivée à ses limites. Ainsi, le temps de la main tendue à l'endroit des terroristes semble révolu. Et au Président de préciser : “Faute de quoi, le peuple et les services de sécurité sont là pour leur répondre.” Mais il s'agit de savoir maintenant si le discours du premier magistrat du pays sera accompagné d'une stratégie politique à même de contrer l'influence de l'intégrisme et du salafisme dans la société. Le vrai débat est là. Vaincu militairement, l'extrémisme religieux continue toujours de semer la haine et l'intolérance. S. T.