Aïn Yagout dispose de tous les atouts d'une grande, seule la motivation des agriculteurs et des industriels à investir manque. Malgré sa localisation adéquate, à savoir l'aéroport de Mustapha Ben-Boulaïd à 10 minutes de route, le chemin de fer et la RN3 qui la traversent, son implantation aux frontières des wilayas et sa zone d'activité (encore non exploitée), la commune d'Aïn-Yagout, de la wilaya de Batna, campant sur une superficie 154 kilomètres, n'a pas trouvé la stratégie adéquate qui lui ouvre la voie vers un minimum de développement, mis à part ses ressources restreintes qui proviennent essentiellement du secteur de l'agriculture. Sa population, estimée à 10.931 âmes, vit quotidiennement de nombreuses difficultés entre autres, le chômage. Les habitants des mechtas d'Amouri, de Thenia Saïda, de Bir Ammar, Dhar Hazzem, El-Malha, Chorfa sont particulièrement confrontés à l'absence de commodités de la vie. En butte à de telles privations, les habitants interpellent les autorités locales pour une prise en charge de leurs préoccupations. Le même constat est observé au chef-lieu d'Aïn-Yagout, mis à part le projet d'aménagement d'une enveloppe de six milliards de centimes pour la réhabilitation de l'artère principale à double voie, l'aménagement du Quartier de Snober et autres petits projets. En parcourant les rues et ruelles, le visiteur constate, tout de suite, le manque d'infrastructures de distraction et de détente pour les jeunes. “Ici, il n'existe aucun lieu pour les loisirs. Il n'y a ni salle de jeu ni centre culturel, ni bibliothèque, ni même pas une salle pour exercer une activité sportive”, nous raconte le jeune H. Abdelhamid rencontré dans un café. Les mêmes observations ont été relevées par les élus rencontrés au siège de l'APC. Ces mêmes élus ont réclamé la construction d'un lycée, d'une maison de la culture et l'amélioration des capacités de la structure médicale de la commune en vue d'une couverture sanitaire suffisante sur place. Le premier vice-président sollicite l'ouverture d'un service des urgences médicales. Les élus de l'APC de Aïn-Yagout présents à la rencontre se joignent pour réclamer, aussi, une ambulance pour le transport des accidentés. Concernant le développement de l'agriculture, la commune d'Aïn-Yagout est loin de satisfaire les besoins en absence de pluies et de manque d'eau d'irrigation. En matière d'élevage des animaux, la commune d'Aïn Yagout compte actuellement 9200 têtes ovines dont 4700 brebis, 210 têtes caprines, 1140 têtes bovines dont 550 vaches laitières. “Sa production annuelle est évaluée à 572. 200 litres”, nous apprend le vice-président. Pour ce qui est des exploitations avicoles dans la commune d'Aïn-Yagout, elles se chiffrent à une capacité de 162 970 poulets de chair, de 39 000 poules pondeuses et une production globale de 6.400.000 œufs l'année 2008. Cette activité d'élevage fait face à la cherté des aliments pour les volailles et à un manque à gagner. L'agriculture à Aïn-Yagout reste tributaire de la clémence du ciel. Sur une superficie agricole totale de 12000 hectares dont 10731 hectares de superficie agricole utile (SAU), seule une superficie de 289 hectares, soit 2.40%, est irriguée. Cette absence de pluviométrie et ce manque d'eau d'irrigation n'encouragent pas les agriculteurs à investir dans l'agriculture qu'ils considèrent comme un domaine à risques. La commune d'Aïn-Yagout recense sur ses terres 1085 arbres fruitiers ( pommiers, poiriers, oliviers, etc.), 15 hectares de légumes et 35 hectares destinés à la production du tabac. Le nombre des arbres fruitiers, les parcelles de légumes et autres pourraient quadrupler avec la disponibilité des eaux d'irrigation. Pour le moment, la commune compte 9 forages dont deux en cours de réalisation. Elle dispose de tous les atouts d'une grande, seule la motivation des agriculteurs et des industriels à investir manque. B. Boumaïla