Loin de susciter le même engouement extraordinaire que le duel électoral américain ayant opposé le démocrate Barack Obama au républicain John McCaine qui a attiré des milliers de journalistes étrangers, l'élection présidentielle du 9 avril n'est pas moins partie pour bénéficier d'une couverture médiatique internationale assez conséquente. Outre la noria de correspondants étrangers accrédités à Alger, plus de 100 envoyés spéciaux de médias étrangers ont d'ores et déjà décidé de faire le voyage à Alger pour couvrir l'événement phare que le pays s'apprête à vivre. C'est ce qu'atteste, en tout cas, Mme Benchehida Thoriya, directrice de la communication et des relations publiques au CIP, rencontrée hier au siège de son organisme. Mieux, ce chiffre est appelé à connaître une hausse à mesure que l'élection présidentielle approche. Curieusement, ce sont les médias japonais qui montrent le plus grand intérêt aux joutes électorales qui mettront aux prises l'actuel locataire du palais d'El-Mouradia à cinq autres candidats. Le Centre international de presse (CIP) est en tout cas d'attaque pour recevoir tout ce beau monde en lui facilitant au maximum la tâche. Hier, l'antre de Mme Benchehida a l'apparence d'une ruche. Une ambiance bon enfant y règne. De jeunes techniciens, garçons et filles, sont au fer et au moulin, tous accaparés par quelques petites retouches. Le gros du travail est déjà fait. Des micros, des téléphones, des imprimantes et des écrans plasma sont placés un peu partout dans les allées du centre. Tous les murs des couloirs sont égayés par des tableaux faits par des peintres algériens. Telle une matrone qui dirige d'une main de maître sa jeune équipe, le regard sévère et le pas alerte, cette dame de fer donne instruction par-ci, conseille par-là et élève un peu la voix à l'occasion, mais sans méchanceté, quand un de ses poulains se montre quelque peu distrait. Elle s'est dit très contente que les membres de son équipe soient tous des jeunes. “Ce sont des jeunes, et des filles dans leur majorité”, précise-t-elle avec une pointe de fierté. Son travail, elle le connaît du bout des doigts. Et pour cause, elle est à la tête du CIP depuis 9 ans. “À partir d'aujourd'hui (hier, ndlr), nous pouvons dire que notre centre est opérationnel pour recevoir les journalistes nationaux et étrangers. Il est ouvert 24h/24, jusqu'au 15 avril. Et dès aujourd'hui, les journalistes peuvent se rapprocher de notre centre pour faire leurs badges”, assure-t-elle. Pour assurer une meilleure couverture médiatique à l'élection présidentielle du 9 avril, les pouvoirs publics ont doté le CIP d'un équipement technologique dernier cri. Jugez-en : les chaînes de télévision, 8 faisceaux simultanés, sont mis à la disposition des chaînes de télévision sans parler des 4 plateaux extérieurs avec une vue panoramique sur la baie d'Alger, un studio intérieur de 120 m2 pour les envois directs, un nodal, une régie, 4 box (la chaîne El-Arabia a d'ores et déjà loué un box), etc. En outre, le centre est doté de 100 PC (en 2004 à peine 60 pc ont été mis à la disposition des professionnels de la presse), de 10 téléphones fax avec des lignes nationales et internationales, du wifi, de l'Internet, deux espaces de rédaction qui seront bien achalandés de journaux algériens et étrangers, une salle de conférences de presse de 450 places (elle est déjà louée pour le 7 avril) avec traduction simultanée. Pour épargner aux journalistes étrangers, ayant pris leur quartier à l'hôtel El-Aurassi, les désagréments des encombrements, la direction du CIP a décidé d'ouvrir une route reliant directement les deux établissements. Mieux encore, elle a fait appel au charme de la culture algérienne pour permettre à ses hôtes de joindre l'utile à l'agréable. Ainsi, tout le long de la période électorale, des expositions-ventes de livres et de l'artisanat y seront tenues. Même les opérateurs Djezzy, Nedjma et Algérie poste y loueront des stands. Le salon VIP est, lui aussi, bien prêt pour l'occasion. Il a été décoré par une jeune designer algérienne. À ses murs boisés, ont été accrochés des tableaux dessinés des mains de peintres algériens de renom (Baya, El-Hassi, Bourdine, Souhila Belbachir, Sellal,…). Un écran plasma trône dans un angle du salon afin que les convives puissent suivre en direct les informations. C'est dire que la direction du CPI n'a pas lésiné sur les moyens pour rendre le travail des professionnels de la presse aussi agréable que possible. Arab Chih