Les Américains se sont engagés à instaurer un Etat palestinien. Israël pas lié par le processus d'Annapolis, selon le tout nouveau ministre des Affaires étrangères (AE) israélien, l'ultra raciste Lieberman, un Juif de Russie ! Obama, qui a promis de promouvoir une autre politique avec les musulmans, en général, et les Palestiniens, en particulier, entretiendra-t-il, comme ses prédécesseurs durant les soixante dernières années, l'arrogance et l'impunité des Israéliens dans un conflit aussi crucial pour la stabilité du monde dès lors qu'il dépasse le Moyen-Orient et le monde musulman ? Retour en arrière : après le lancement du processus de paix israélo-arabe à Madrid en 1991, sont arrivées les guerres américaines d'Afghanistan et d'Irak qui ont libéré Israël, lequel a recommencé ses bombardements au sud du Liban et à Gaza. L'Occident, à sa tête Washington, s'est alors mis à prêcher sur le droit d'Israël à l'existence et à la sécurité, donnant son système en exemple pour ses voisins où la démocratie est absente. La guerre américaine contre le terrorisme, la propagande sur les risques de prolifération des armes de destruction massive devaient encourager Israël à fouler toutes les recommandations internationales. Ce pays, en réalité, n'a jamais accepté d'appliquer les initiatives de paix initiées, tels le projet d'Oslo (1993), de Camp David (2000), de Taba (2001) et la feuille de route du quartet (2003). Ces initiatives parrainées par les Etats-Unis ont toutes abouti à l'échec. Quant à l'Initiative de paix arabe, offre globale de paix, particulièrement généreuse avec son principe donnant-donnant, adoptée par l'ensemble des pays arabes, les Israéliens n'ont même pas pris la peine de l'examiner ! Tout ce mépris, toute cette impunité, toute cette arrogance n'auraient jamais eu lieu sans le soutien indéfectible et inconditionnel de Washington. Personne ne le nie pas même les faucons israéliens. Evidemment qu'il est difficile d'expliquer l'attitude américaine mais nul ne peut nier qu'elle s'explique, pour l'essentiel, par la formidable influence exercée par le mouvement juif sur la politique moyen-orientale des administrations américaines, quelles soient républicaines, démocratiques ou néo-conservatrices. Avec ces dernières qui ont eu du panache avec les deux mandats de Bush, il y a eu également les pressions du “sionisme chrétien”, porté par des ultras fondamentalistes des églises évangéliques au nom de la vision messianique qui considère la judaïsation de la Terre sainte comme un commandement biblique devant permettre le retour de Jésus sur terre et assurer le triomphe du christianisme lors de l'apocalypse. À ces puissants lobbies, qui ont leurs entrées à la Maison-Blanche, au Capitole et au Pentagone, s'additionne l'intérêt énergétique de la première puissance mondiale que sont les Etats-Unis d'Amérique et des autres puissances d'ailleurs. Les réserves énergétiques du Moyen-Orient sont vitales pour les Etats-Unis. La stratégie américaine de sécurité énergétique telle que déclinée dans le rapport du National Energy Policy Development, rédigé par l'ex-vice-président Cheney en mai 2001, a pour objectif d'anticiper et de répondre à l'augmentation des besoins en pétrole, dont les Etats -Unis consomment environ le quart de la production mondiale. Selon les experts, le Moyen-Orient recouvre près des deux tiers des réserves mondiales en pétrole et du tiers de ces réserves pour le gaz naturel. Si les taux d'extraction continuent à grimper à la vitesse actuelle, pour faire face à la forte croissance de la demande américaine et mondiale d'ailleurs, les réserves de pétrole situées hors Moyen-Orient (notamment en Russie) devraient s'épuiser vers 2020 et le Moyen-Orient en restera le seul producteur important. Aussi, Washington accorde-t-il une place primordiale à la domination des réserves pétrolières du triangle (Arabie Saoudite, Irak, Iran). Cela même si les Etats-Unis investissent de nouveaux marchés comme la mer caspienne (Azerbaïdjan et Kazakhstan), l'Afrique (Angola et Nigeria) et l'Amérique latine. Quoi de mieux alors que la présence d'un Etat surarmé, belliqueux et arrogant au cœur du pétrole moyen-oriental ? D'autant que ce même Etat alimente, pour une large part, l'extrémisme islamiste, qui a servi d'outil privilégié pour asseoir les stratégies des Etats-Unis dans cette région. La dernière trouvaille est la nomination de Benyamin Netanyahu comme Premier ministre d'Israël, qui a formé un gouvernement de faucons, y compris avec des travaillistes va-t-en guerre. “Bibi”, le plus Américain des Israéliens, est clair : pas de relance du processus de paix, pas d'Etat palestinien, pour ne plus parler que d'une simple amélioration de la situation économique des Palestiniens. Totalement soumis à Israël, bien sûr. Alors que va faire Obama, lui qui a promis à Mahmoud Abbas d'être à ses côtés ? D. Bouatta