Du jamais vu dans les administrations américaines. Obama prépare le Congrès pour une confrontation avec les Israéliens ! Alors que le nouveau maître d'Israël, Netanyahu, réfute l'idée même d'un Etat palestinien, Obama signe et persiste : il ne reviendra pas sur la solution des deux Etats au conflit israélo-palestinien. L'information est diffusée par le quotidien israélien Haaretz: au cours des dernières semaines, des responsables, proches du président américain, ont informé les démocrates du Congrès de préparer le terrain pour “la possibilité de désaccords” avec Israël sur le processus de paix. Obama voudrait prendre de court le travail de lobbying que va engager Netanyahu pour rappeler au Congrès américain le ferme soutien dont il gratifie Israël depuis sa création. La solution à deux Etats est au centre de la politique d'Obama au Proche-Orient, comme il l'a rappelé avec fermeté dans un discours prononcé en Turquie. Le nouveau président américain a l'intention d'exiger des nouvelles autorités israéliennes le respect de tous les engagements pris par leurs prédécesseurs : accepter le principe d'un Etat palestinien, le gel des activités de colonisation, l'évacuation des avant-postes illégaux et fournir une assistance économique et sécuritaire à l'Autorité palestinienne. Et comme pour couper la poire en deux, le locataire de la Maison-Blanche rappelle également que les Palestiniens seront à leur tour tenus de s'acquitter de leurs obligations conformément à la Feuille de route du quartet international et au processus d'Annapolis. Il est à rappeler que le ministre des AE israélien, Avigdor Lieberman, plus à droite que le Likoud de Netanyahu, n'arrête pas d'appeler à un rejet du processus d'Annapolis. Le Premier ministre israélien est attendu à Washington le mois prochain mais, pour la première fois un nouveau dirigeant israélien sera reçu après le passage à la Maison-Blanche d'un chef d'Etat arabe de la région. Le roi Abdallah II de Jordanie rencontrera, en effet, le 21 avril à la Maison-Blanche Obama pour discuter du processus de paix israélo-palestinien. “Le sommet sera dominé par les efforts de paix pour aboutir à une solution du conflit israélo-palestinien sur la base de deux Etats, palestinien et israélien, et réaliser une paix globale au Proche-Orient”, a annoncé Amman dans une réunion de ministres arabes des AE. Le porte-parole du Département d'Etat américain, Robert Wood, a lui aussi fait part de la volonté de son pays d'orienter les pourparlers israélo-arabes “stagnants” sur la poursuite de la solution des deux Etats. L'envoyé spécial d'Obama pour le Moyen-Orient, George Mitchell, est attendu au Moyen-Orient. Selon des sources à Washington, le président Obama n'a pas prévu de visiter Israël en juin lorsqu'il sera dans la région, ni établi des plans clairs pour Netanyahu, en visite à Washington en mai. Il attend d'abord que Netanyahu explicite sa politique étrangère. En ce qui concerne l'Iran, l'Administration Obama est en train de préparer le terrain pour une politique de la distinction entre le droit de l'Iran d'avoir la technologie nucléaire, y compris l'enrichissement de l'uranium sous contrôle international, et la construction d'une arme nucléaire. Ce qui n'est pas également pour plaire aux Israéliens qui eux ne misent que sur un bombardement des centrales nucléaires iraniennes. Le chef de la diplomatie israélienne se dit prêt à croiser le fer avec Washington, rejetant l'ingérence des autres dans les affaires israéliennes, sous-entendu les Etats-Unis. Tout ce remue-ménage signifie bien que ça ne marche plus comme au temps des Bush et consorts. D. Bouatta