Les présidents de club divisés sur les mesures de la FAF

Limitation du nombre de joueurs étrangers et obligation faite aux clubs de ne participer qu'à une se

Après la publication, hier, par la presse des dernières décisions prises par la FAF au sujet notamment de la limitation des joueurs étrangers et l'obligation faite aux clubs de ne participer qu'à une seule compétition internationale, certains présidents de club ont bien voulu donner leur avis. C'est ainsi que le premier responsable du Chabab de Belouizdad, Mahfoud Kerbadj, a applaudi les nouvelles dispositions réglementaires lorsqu'il s'agit en premier lieu de la limitation du nombre des joueurs étrangers. “J'adhère amplement à ces nouvelles mesures prises par la FAF. Je pense qu'il fallait mettre le holà. Il était temps, en tout cas, d'arrêter ce cinéma des joueurs étrangers dont la plupart n'ont pas le niveau et qui font du pays un tremplin pour essayer d'atterrir en Europe. Il suffit de voir la situation de notre équipe nationale pour le confirmer. Je suis convaincu que cette nouvelle disposition va donner la chance à nos jeunes talents et inciter les clubs à accorder plus d'importance à la formation. C'est d'ailleurs le seul moyen pour espérer réussir à hisser le niveau de cette discipline”, soutient Kerbadj qui qualifie, en outre, l'obligation d'incorporer des jeunes joueurs dans des matches officiels de “bonne décision”. “Ce que je trouve le plus important dans ces nouvelles dispositions, c'est surtout la création de nouvelles catégories jeunes et surtout l'obligation de faire jouer deux éléments dans un match officiel. Comme ça, tout le monde va retrousser les manches et faire un vrai travail de formation. Figurez-vous qu'il existe des clubs qui ne disposent dans leur équipe première d'aucun joueur du cru et je trouve cela grave pour un pays de football comme le nôtre”, a-t-il expliqué. À propos de la participation de nos clubs dans les compétitions internationales réduites à une seule joute seulement, il ne trouve aucun inconvénient, bien au contraire. “Nous sommes d'accord pour la seule raison que nos clubs n'ont pas les moyens de jouer sur plusieurs fronts. Nous ne sommes pas encore prêts pour cela et c'est la réalité. Et puis, franchement, il faut que ces histoires de reports de matches cessent. On doit arrêter de rendre service à un ou deux clubs au détriment des autres qui sont pénalisés à cause de cela. L'exception devra être uniquement pour l'équipe nationale car il est question du drapeau algérien”, a-t-il souligné. Pour sa part, le président de la JS Kabylie, Mohand-Chérif Hannachi, s'est déclaré étonné par la décision de limitation des joueurs étrangers puisque chaque club ne pourra recruter désormais que deux joueurs étrangers au lieu de trois, comme cela se passe actuellement pour n'utiliser qu'un seul, en fait, en compétition nationale et deux en compétitions internationales. “Je pense que le fait de réduire le nombre de joueurs étrangers n'est pas une bonne chose pour les clubs algériens engagés en compétitions internationales. J'estime que l'apport des joueurs étrangers a toujours apporté un plus à nos clubs et les présidents de club et les entraîneurs auraient dû être consultés avant d'entériner une telle décision”, dira le président de la JSK qui a souvent utilisé ces dernières années trois joueurs étrangers tant en compétitions nationales qu'en Coupe d'Afrique où elle était régulièrement qualifiée. Par contre, le président Hannachi adhère totalement à l'autre décision de la FAF de limiter le nombre de compétitions internationales pour les clubs pour ne permettre désormais qu'un seul challenge par saison. “Personnellement, je suis d'accord pour limiter à une seule compétition internationale par saison car, le calendrier est déjà trop chargé surtout que la première division va passer à dix-huit clubs à compter de la saison prochaine.”
Nos clubs diminués
De son côté, le président de l'ESS, Abdelkrim Serrar, a indiqué : “je peux vous dire sans risque de me tromper qu'il y a du bon dans ces mesures, car on a remarqué ces dernières années que des joueurs africains de très bas niveau sont recrutés à tort et à travers ; par ces nouvelles lois, il n'y aura plus de place pour les médiocres. En revanche, j'ai bien peur que les clubs ambitieux qui prépareront le professionnalisme payent les frais de cette décision. Moi, je vois le problème autrement ; si notre championnat recelait de bons joueurs, on n'aurait jamais ramené ces Africains qui, il faut le reconnaître au passage, ont participé à l'élévation du niveau de notre football. Nos voisins tunisiens, marocains et autres libyens ne sont pas dupes, ils ont ramené, eux aussi, des joueurs africains dont certains valaient facilement le million de dollars. On peut aussi faire des affaires avec ces joueurs en les transférant vers l'Europe, comme ce fut le cas pour Diallo de l'USMA, Dabo de la JSK ou notre ex-joueur Keita. Au niveau de l'Entente de Sétif, on essayera de s'adapter à cette nouvelle loi sans pour autant perturber notre équipe appelée à jouer sur plusieurs fronts. Je veux juste ajouter une
chose : que devient la charte de la Fifa sur la libre circulation de joueurs ?” Au sujet de la limitation aux clubs à une seule compétition internationale, Serrar préfère ironiser : “Est-ce qu'on m'a consulté pour donner mon avis à ce sujet ? Bien sûr que non alors dans ce cas-là cette décision ne gêne pas particulièrement.” En revanche, le boss de l'AS Khroub, Melia, regrette l'absence de consultation chez la FAF qui “devait nous consulter au sujet de ces dispositions avant de prendre la décision la plus adéquate. Et puis, j'avoue que nous ne sommes pas d'accord sur la question relative au nombre de joueurs étrangers. Cela va handicaper pas mal de nos clubs, car il y a des joueurs qui apportent à nos clubs le plus escompté. Techniquement parlant, ils sont utiles à notre football. Leur utilité est aussi d'ordre pécuniaire, car si le joueur est transférable en Europe, c'est le club qui sort gagnant”, nous a déclaré, hier, le président de l'AS Khroub en guise de réaction par rapport aux nouvelles dispositions de la fédération pour la saison 2009-2010 relative à la limitation du nombre des joueurs étrangers. Le boss de l'ASK s'est exprimé aussi sur l'autre mesure, celle de la participation de nos clubs dans des compétitions internationales. “Moi, franchement, je ne suis pas contre l'idée qu'un club puisse participer à deux joutes internationales à condition que ses responsables signent un engagement quant à respecter la programmation. Faute de quoi, cette dernière sera chamboulée et aura des conséquences sur plusieurs clubs.”
Absence de consultation ?
Pour sa part, le président des Sang et Or estiment que les récentes décisions prises par la FAF sont salutaires pour l'avenir du football national. “J'approuve à fond ces décisions qui rendront un énorme service à notre football. Le NAHD est un club formateur, cette décision ne le dérange guère, au contraire elle l'arrange, dans la mesure où elle lui permettrait de faire davantage confiance à ses enfants. On n'a pas un championnat digne pour pouvoir engager des joueurs de gros calibre. Je veux que les joueurs de notre pays profitent de cette nouvelle loi, elle leur permet de se distinguer et de s'épanouir ; plusieurs jeunes talents ont été sacrifiés à cause de certains joueurs qui n'ont même pas le niveau. Cette décision est très bien réfléchie, car on ne peut pas se comparer aux championnats européens qui ont une toute autre mentalité de gestion et de développement. Le jour où l'on arrive à faire comme nos voisins tunisiens qui ont fait de grands pas vers le vrai professionnalisme, on peut dans ce cas-là faire appel à des joueurs africains de haut niveau, mais pas dans l'état actuel des choses. J'approuve à fond ces résolutions, car Mohamed Raouraoua sait ce qu'il fait, il cumule une grande expérience au sein des instances internationales, donc il sait où il met les pieds. il a compris qu'avec ces joueurs qu'on ramène souvent des souks, notre football ne progressera jamais. Le mal est plus profond, il faut refaire d'abord les infrastructures, réhabiliter les mentalités et faire un travail de proximité. Je pense qu'avec ces résolutions, notre football est sur une très bonne voie. La nouvelle équipe conduite par Raouraoua s'est attaquée aux véritables maux qui rongent le football, nous la soutenons dans cette démarche.”
M. B./R. A./Z. N./M. H.
Précision de la FAF
Contrairement à ce qui a été rapporté sur le site officiel de la FAF, les dernières mesures prises par le bureau fédéral entreront en vigueur dès la saison prochaine c'est-à-dire la saison 2009-2010. C'est le président de la FAF, M. Raouraoua, qui a tenu lui-même à faire la précision.