Les évènements se bousculent du côté du site métallurgique d'Annaba, ces derniers jours. Il semble qu'on ne soit pas à l'ultime épisode de la véritable saga de scandales qui s'y déroulent. Tant et si bien que la direction générale du groupe ArcelorMittal, basée au Luxembourg, a fini par réagir pour en savoir plus sur ce qui se passe à El-Hadjar. Selon des sources généralement bien informées, les hauts responsables dudit groupe ont décidé de dépêcher une commission d'enquêteurs à l'effet de mettre au clair la situation. Cette commission d'audit, attendue très prochainement à Annaba, est composée d'experts, comme ont tenu à le préciser nos sources. Entre-temps, nous apprenons aussi que le P-DG d'El-Hadjar aurait sollicité un audit de la liste des personnes ayant bénéficié, auprès du consulat général de France à Annaba, de visas de séjour par le biais de la valise de l'entreprise, et ce, depuis l'année 2004. Ici à Annaba, on avance que dans l'entourage de Lakshmi Mittal, on cherche à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour récupérer l'argent représentant les charges consommées indûment par la société Grand Smithy Works (carburant, énergie électrique, téléphone, etc.), depuis 2004. Des charges qui s'élèvent, selon une première estimation, à près de 300 000 dollars. Lakshmi Mittal aurait exigé des responsables d'ArcelorMittal Annaba qu'ils obtiennent immédiatement de cette entreprise le remboursement d'un crédit totalisant 9,3 milliards de centimes, qui lui a été octroyé complaisamment en 2007. Aujourd'hui que toutes ces affaires scandaleuses ont été dévoilées, les langues commencent à se délier. Ainsi, on divulgue un quatrième scandale mettant en cause un ex-partenaire de l'entreprise, à savoir la société Shree International. Une société qui avait à charge, tout comme Grand Smithy Works, indique-t-on, le ramassage des déchets ferreux depuis 2003 au profit de l'ex-Mittal Steel. Le directeur de cette société, Shree Khumar, a réussi à quitter le pays en laissant derrière lui une dette de plus de 100 milliards de centimes dans les comptes d'ArcelorMittal et près de 26 milliards au niveau des services des impôts. Il est utile de signaler, cependant, que malgré les réticences des responsables indiens du complexe, qui avaient tout tenté pour empêcher les agents du fisc d'accéder au complexe, ceux-ci ont tout de même réussi à procéder à la saisie des camions et engins appartenant à Shree International et à les vendre aux enchères publiques. Seule une pelle de grand tonnage, qui avait été dépouillée de ses pièces maîtresses, entre autres pompes, alternateurs, chargeurs, avait été épargnée lors de cette saisie conservatoire. L'arnaqueur opérait de connivence avec la fille d'un cadre dirigeant au sein d'ArcelorMittal et avec une autre personne, très connue sur la place annabie, devenue en un laps de temps très court l'une des plus grosses fortunes de cette ville, dit-on. L'indélicat opérateur, contre qui des plaintes, suivies de mandats d'arrêt, dont un international, sont lancés par la justice algérienne, aurait été arrêté récemment en Allemagne par les services de sécurité de ce pays. C'est du moins ce qu'a affirmé hier le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal, Smaïn Kouadria. B. BADIS