Bien ouvert, depuis longtemps, aux produits étrangers introduits sous différentes formes, le marché algérien se retrouve totalement déstabilisé et fortement handicapé face à un libéralisme économique devenu incontournable et dont il s'agirait d'évaluer, à ce jour les différents effets, tout en appréhendant ceux à venir ; cela du point de vue de la concurrence des produits étrangers et de ce que celle-ci entraîne des conséquences sur le marché du travail. De fait, l'option visant à s'adapter aux règles de l'économie de marché n'aura pas apporté de grands changements dans le paysage commercial et industriel algérien, malgré toutes les offres et facilitations formulées tout autant à l'égard d'investisseurs étrangers que nationaux ; étant entendu que toute projection de développement économique ne peut se désintéresser d'un secteur privé national ayant démontré son savoir-faire. Sur ce dernier point, de dire qu'au niveau gouvernemental sont établis des rapports suivis avec les représentants du patronat national dans le but de lier celui-ci à une dynamique politique et économique nouvelle, cependant que ne sont pas ignorées les entraves multiples s'opposant à un tel rapprochement et qui viendrait à mettre en danger de puissants intérêts occultes. Et, à ce point de l'observation, de comprendre les lenteurs et résistances s'opérant, afin d'empêcher la réalisation des réformes devant accompagner et appuyer la liberté d'entreprise. Dès lors, avec le plan de redressement et de développement projeté sur les cinq prochaines années et accompagné d'un engagement de 150 milliards de dollars, on devine les puissantes attentions aiguisées par une course très serrée pour l'obtention de parts de marché ; les interférences d'affairistes de tous bords pouvant être de mise au vu de pratiques en vigueur depuis bien longtemps et ayant contribué à fausser le marché national à tous les niveaux, sur fond d'interventions intéressées et de corruption établie sous diverses formes. Là, une remise en ordre se révèle urgente et permanente, d'autant plus que les repères devant favoriser l'équilibre des rapports économiques ont été complètement dénaturés et vidés de leur sens ; cela se traduisant, notamment par une mise à l'écart d'entreprises privées performantes ; par une concurrence déloyale dans les domaines industriel et commercial ; par l'interventionnisme et intéressement sur fond d'interférences corruptrices ; enfin par la marginalisation des compétences entraînant la fuite des cerveaux, cadres et main-d'œuvre qualifiés… Sur un plan pragmatique, les différents aspects caractérisant notre société doivent être pris en compte, d'une façon très particulière, dans le cadre d'une mise en application des projections de redressement et de développement économique ; dans le même temps que s'impose une redéfinition des rapports et coopération entre le gouvernement et les partenaires privés nationaux ; car, par-là, peut se concrétiser le déblocage des voies censées favoriser l'investissement nouveau et un partenariat multiforme. En fait, de part et d'autre, les parties en présence, toutes aussi et autant concernées par le devenir économique immédiat et à long terme de l'Algérie, se doivent de dépasser tout stade de procès en proposant des solutions adéquates permettant la levée des contraintes et autres difficultés de faisabilité décriées par l'ensemble du patronat national. Principalement, il s'agit de faire en sorte qu'entre la projection de développement et l'action réalisatrice, il n'y ait plus d'interprétation équivoque des orientations et décisions gouvernementales telles qu'arrêtées en faveur d'une relance économique ouvrant sur un développement durable et devant assurer au pays les moyens de se prémunir des méfaits toujours possibles du libéralisme économique et commercial.