Les protestataires dénoncent notamment la “violation”, par les responsables de cette entreprise, des dispositions de la loi relative aux modalités d'exercice du droit syndical et du protocole d'accord, signé en avril dernier par les deux parties. Avant de déclencher une grève générale, depuis le 29 août courant, la section syndicale UGTA de la briqueterie d'Irdjen, dans la daïra de Larbaâ Nath Iraten (Tizi Ouzou), a rendu publique, samedi dernier, une déclaration dans laquelle elle s'élève, au nom des travailleurs et syndicalistes de l'unité, contre la suspension, par la direction, de son SG. Les protestataires dénoncent notamment la “violation”, par les responsables de cette entreprise, appartenant à un groupe privé, des dispositions de la loi relative aux modalités d'exercice du droit syndical et du protocole d'accord, signé en avril dernier par les deux parties. Les rédacteurs de la déclaration considèrent la décision de l'administration comme “une provocation à l'égard des représentants des travailleurs qui ont de tout temps œuvré pour le bien-être de l'unité et des travailleurs”. Ils s'engagent, soulignent-ils, “à œuvrer sans relâche jusqu'à la satisfaction des doléances des travailleurs”. Dans son document, la section syndicale, en se demandant “où est l'argent des œuvres sociales des exercices de 2006 à 2009 ?”, appelle l'administration de l'unité à “verser plutôt les arriérés des primes de rendement collective et individuelle aux travailleurs” tout en l'invitant “à se mettre à la table du dialogue pour solutionner les problèmes, tel que consigné dans le protocole d'accord signé en avril 2009”. Le conseil syndical, qui “exige” dans ce contexte la levée de la sanction et la satisfaction des revendications des travailleurs, interpelle l'inspection du Travail pour intervenir en vue de régler le conflit. Contacté par téléphone, le directeur général du groupe dira, pour sa part, qu'“en vérité, c'est nous qui sommes des victimes dans cette affaire. Il y a effectivement un protocole d'accord entre les deux parties et c'est sur la base de celui-ci que nous agissons et avons agi, dans ce cas précis, en le respectant fidèlement”. Pour notre interlocuteur, “la suspension du travailleur concerné est intervenue après que ce dernier s'est rendu “coupable” en agissant à la place de l'administration. Il a, en effet, remplacé un travailleur à son poste pour lui permettre de s'absenter au motif de couler une dalle, ce qui s'est avéré fallacieux par la suite. Et même sans cela, le règlement ne lui permet pas d'agir de la sorte. Donc, l'administration est dans le droit de suspendre un élément fautif, comme c'est le cas, en attendant que celui-ci passe en commission de discipline qui, elle seule, jugera du degré de gravité de la faute. En tout état de cause, un avocat et un huissier sont saisis pour faire le constat de la situation et une action en justice est engagée par le groupe au tribunal de Larbaâ Nath Iraten”. Pour ce qui est des salaires des travailleurs, le même responsable affirme “n'avoir jamais différé, d'un seul mois, le virement des traitements des travailleurs, versés régulièrement entre le 25 et le 28 de chaque mois, outre des avances sur salaire que nous accordons aux demandeurs, même si celles-ci ne sont pas conventionnelles”. Il affirme en outre que “l'ensemble des 115 travailleurs exerçant à la briqueterie ont bénéficié, sans exception, depuis janvier 2008, d'une augmentation de salaire de 10%, en plus d'une prime incitative, appliquée à la même année, pour encourager la productivité”. Pour ce qui est de la grève enclenchée, le DG du groupe affirme que celle-ci n'est pas légale puisqu'elle n'a pas été précédée de préavis. Par ailleurs, selon le même responsable, chaque semestre, les services de l'EPRC viennent régulièrement vérifier la concrétisation des engagements pris par le repreneur de l'usine. “Aujourd'hui, nous sommes en mesure d'affirmer qu'aucun licenciement n'a été prononcé dans cette entreprise, mis à part certains cas de départs volontaires ou de sorties en retraite, mais que nous avons compensés par des recrutements tout de suite après. Nous avons racheté l'entreprise pour la faire durer dans le temps et l'épanouir avec ses travailleurs, pas pour la fermer…”, ajoute, avec ironie, notre interlocuteur en guise de conclusion. Pour rappel, les travailleurs de cette ex-entreprise des produits rouges du centre (EPRC) qui relevait alors du Groupe industriel et commercial (GIC) de la wilaya de Boumerdès avant d'être privatisée il y a trois ans, avaient engagé, en octobre 2008, un bras de fer avec la direction administrative pour dénoncer le “traitement inhumain, l'humiliation et l'intimidation” des travailleurs de la briqueterie, action qui avait poussé un cadre dirigeant de l'entreprise à démissionner.