Au marché central de la ville de Tébessa, au moment où la mercuriale des fruits et légumes affiche des prix vertigineux, des jeunes vendeurs postés au niveau des principales portes proposent des petites mottes de cardons (khorchof), des épinards et des truffes marrons et blanches à des prix abordables, histoire de séduire les petites et les moyennes bourses. Ces végétaux, récoltés par ces jeunes vendeurs parfois au prix de leur vie, car ils poussent dans les zones les plus reculées de la wilaya, sont vendus à 50 DA pour la petite motte de cardon et les épinards. Quant à la truffe, elle est vendue à 150 DA le kg pour la marron et à 100 DA la blanche. Ces tubercules remplacent la viande et la pomme de terre devenues hors de portée. Devant cette situation, les chefs de familles et les ménagères se rabattent sur ces végétaux qui connaissent une forte demande. Ce commerce conjoncturel ne fait pas le bonheur des marchands “réglementaires” qui se trouvent à l'intérieur du marché. Sur leurs étals, les prix des légumes affichés angoissant plus d'un avec la pomme de terre de mauvaise qualité à 90 DA le kg, la tomate à 120 DA le kg, le piment vert à 200 DA le kg alors le laitue affiche des prix qui dépassent l'entendement. Ces pics ont poussé une partie des citoyens tébessis à changer leur régime alimentaire pour l'adapter à la réalité du marché. Un vieillard, rencontré devant la placette du marché, témoigne n'avoir jamais vu une flambée des prix depuis l'époque coloniale. Face à cette situation qui perdure, les pères de familles versent dans le pessimisme. H. Maâlem