Déclarant au CIP que ses “objectifs ont été atteints à 100%”, Mohamed Saïd est allé sereinement accomplir son devoir de vote avec un large sourire. Le candidat à la présidentielle Mohamed Saïd a espéré à Alger que cette élection constituera “un bon pas dans l'approfondissement et l'enracinement de la pratique démocratique en Algérie”. Mohamed Saïd, qui a fait de cette élection un moyen de promotion pour son nouveau parti, le Parti justice et liberté (PJL), nous confiera au quartier général de sa permanence à Hydra, aux environs de 11h, à son retour. “Je suis vraiment content de cette élection qui se déroule jusqu'à présent dans d'excellentes conditions. Je suis réellement satisfait.” Cela dit, contrairement à certains autres candidats, Mohamed Saïd n'a pas jugé utile de mettre des observateurs dans les bureaux de vote, ce qu'explique son directeur de campagne accroché à son portable en liaison permanente avec ses “bénévoles”. Ce dernier n'a pas manqué de fustiger la présence des observateurs étrangers puisqu'il s'agit là, d'un événement “algéro-algérien”. “Avoir des observateurs ne nous intéresse pas, lorsque nous nous sommes lancés dans cette campagne on avait une idée et je ne pense pas que des observateurs auraient pu changer quoi que ce soit”, indiquera-t-il. Dans la villa de Hydra, siège de la permanence de Mohamed Saïd, tout le monde était décontracté, à commencer par le candidat lui-même. Une ambiance bon enfant a régné dès le début du scrutin à 8h du matin, d'ailleurs le candidat qui a voté aux environs de 10h30 à l'école primaire Lalla-Khedidja à Hydra est retourné sans détours au siège de la campagne, suivant de près l'évolution de la situation en étant en contact permanent avec son directeur de campagne Benziadi. Cela étant, les surprises et l'excitation avaient toujours une place dans la villa de Hydra. À la permanence le ton a brusquement changé. En effet, la première anomalie constatée par des bénévoles a vite été signalée, suscitant une réaction immédiate. Elle concerne les bulletins de vote. Selon Benziadi, celui du Président-candidat avait un fond noir, contrairement aux fiches des autres candidats dont la photo a un fond blanc. Mohamed Saïd : “Pas surpris, mais un peu déçu” L'annonce des résultats des élections avec Mohamed Saïd qui arrive en dernière position avec un taux de 0.92% a laissé paraître un sentiment de déception dans la permanence. Mais pas de surprise, à commencer, par le candidat lui-même, qui a dénoncé “la mentalité des quotas”. Ce dernier a d'ailleurs tenu à féliciter le Président-candidat pour sa réélection lui souhaitant toute la réussite. Mais il n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le ministre de l'Intérieur qui, selon lui, l'a traité avec “mépris et beaucoup de rancune”, tout en appelant le président élu à tenir ses promesses de campagne. Mohamed Saïd reconnaît tout de même qu'il y a eu fraude. Mohamed Saïd considère que cette élection n'a pas été transparente comme le laisse entendre le ministre de l'Intérieur. “Il y a eu fraude et je vous dis que le candidat président n'avait pas besoin de cela. De toute façon, il serait passé quoi qu'il arrive, même avec un taux moins élevé, je dirais à 60%. Et je crois que 60% issus de la volonté du peuple valent mieux que 90% gonflés. Mais pour Mohamed Saïd, cette élection aura été plus un galop d'essai en prévision de la structure de son parti. Par rapport à mon parti, je ne pense pas que j'aurais des problèmes pour l'agrément, et puis le ministère de l'Intérieur n'est pas la propriété d'une personne. Une chose est sûre, je ne vais pas me laisser faire, je suis déterminé à aller jusqu'au bout. Rassurez-vous ce ne sera pas le même scénario que Taleb”, a-t-il averti. Chérif Memmoud