La réforme économique ne portera pas préjudice, selon lui, ni aux droits ni aux acquis des travailleurs. L'hôtel El-Aurassi abrite depuis hier le 32e congrès de l'Organisation arabe du travail (OAT). La rencontre, qui durera jusqu'au 19 février prochain, a regroupé quelque 500 congressistes de 21 pays arabes membres de l'OAT, représentant les gouvernements, le patronat et les salariés, ainsi que plusieurs organisations régionales et internationales à l'exemple de l'Organisation internationale du travail (OIT), la Confédération internationale des syndicats arabes (Cisa) et la Ligue arabe. Dans son allocution d'ouverture, le président de la République a déclaré que l'Algérie “est parvenue à rétablir la paix, à relancer son économie et à retrouver la place qui est la sienne sur la scène internationale”. Il a insisté sur la poursuite du processus de réforme à travers “l'adaptation de son cadre législatif, le drainage de l'investissement et l'intégration aux mécanismes du marché mondial”. Le chef de l'Etat a néanmoins tenu à rassurer le monde du travail en notant que la réforme n'est autre que “la mise à niveau de notre économie nationale pour lui permettre de remettre le développement sur les rails et ouvrir de nouveaux horizons en faveur de l'emploi et l'amélioration des conditions de vie de tous les citoyens algériens, notamment la base laborieuse qui est la locomotive du développement”. En d'autres termes, la réforme économique n'est pas, pour le premier magistrat du pays “un renoncement ni un préjudice aux droits et acquis des travailleurs”. Le président Bouteflika s'est d'ailleurs engagé pour que “la privatisation ne se (fasse) point au détriment des travailleurs”, en signalant que “le gouvernement algérien (a) inscrit la préservation des droits et acquis des travailleurs au titre de ses responsabilités et priorités”. Il a en outre rappelé que le dialogue social est désormais l'outil privilégié des partenaires économiques et sociaux pour transcender les problèmes sociaux et économiques, révélant que le dialogue entre l'Exécutif et l'UGTA, sur la privatisation des entreprises publiques déficitaires et les moyens de préservation des droits des travailleurs, “ouvre la voie à leurs organismes pour contribuer aux efforts de relance de l'économie nationale”. Le chef de l'Etat a, en outre, souligné que les réformes engagées dans les systèmes financier et bancaire, en plus de la redynamisation du marché des capitaux et l'amélioration de son fonctionnement, sont autant de facteurs qui “contribuent indéniablement à la consolidation de la démarche visant à accéder au développement économique et social”. Abdelaziz Bouteflika a brossé un tableau général sur “les différents chantiers” ouverts par l'Etat, notamment ceux relatifs à la réforme de la justice et à la réforme de l'administration. “Il est évident que la bonne gouvernance est un objectif qu'il faut atteindre. C'est même un moyen d'édification d'un Etat de droit, de justice, de démocratie et de prospérité socioéconomique au service de la paix sociale”, a-t-il dit. Il est à souligner que le président Bouteflika a reçu hier le “bouclier présidentiel” de l'OAT, en marge de la cérémonie d'ouverture du congrès. Cette distinction lui a été remise par Brahim Kouider, le directeur général de l'organisation. Rappelons, enfin, que les participants se réunissent pour la première fois en Algérie pour débattre, notamment du travail au noir, de l'emploi de la femme et des enfants, du rôle des syndicats dans le monde du travail ainsi que de la problématique de l'échange de la main-d'œuvre entre les pays arabes. Sidi-Saïd satisfait Le patron de la Centrale syndicale UGTA a qualifié hier le discours présidentiel de “discours confortant” pour son organisation et pour les travailleurs. Interrogé en marge des travaux de la 32e session du congrès de l'OAT, Abdelmadjid Sidi-Saïd a confié aux journalistes que les propos tenus par le président de la République sur les réformes économiques et la privatisation des entreprises publiques, en particulier, répondent à la demande de son syndicat et tranquillisent les salariés par rapport à leur poste de travail. Il s'est également dit satisfait sur les passages réservés au dialogue social et à l'intérêt accordé au partenaire social. Pour rappel, l'organisation de Sidi-Saïd, qui a soutenu à deux reprises, en 1999 et en 2004, la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République algérienne, a fini par donner récemment son quitus pour la prochaine étape des réformes économiques, qui touchent cette fois-ci non seulement le secteur public industriel, mais également celui des hydrocarbures. H. A.