Résumé : Le chauffeur s'appelle Safir. Il m'emmène chez sa famille. Sa mère Maria n'apprécie pas. Sans l'intervention de son père, elle n'aurait pas accepté de la garder sous leur toit. Elle interroge Zahia. Celle-ci est tentée de lui dire la vérité… 22eme partie - Si tu dis la vérité, je t'accueillerais comme une parente, dans le besoin d'un abri, promet Maria, les lèvres pincées. Je ne tolère pas le mensonge! - Je ne mens pas! - Que s'est-il passé? Zahia mise en confiance, décide de tout lui raconter. En quelques mots, elle lui explique comment le bébé s'est retrouvé seul, à pleurer au point d'avoir des spasmes. - Tu es sûre que ta sœur était morte? - Elle ne bougeait plus. Elle était bleue, lui dit l'adolescente. Elle avait de la mousse, à la bouche…Aïcha a dit qu'elle était morte! Elle s'était mise à crier! Elle…Elle disait que c'était de ma faute! - Puisque tu étais occupée, elle aurait dû la garder auprès d'elle! - Elle n'en avait pas l'habitude! Kheïra ne se calmait jamais en compagnie des autres! J'étais la seule, à pouvoir la réconforter, dit l'adolescente. Aujourd'hui, j'ai manqué à mon devoir! - C'est elle qui a failli à son devoir de mère ! réplique Maria. Et elle se donne bonne conscience en t'accusant toi! - Mon père aurait pris son parti! Lui aussi m'aurait tenu responsable! Il sait combien Kheïra tient à moi! De nouvelles larmes coulent sur ses joues. Maria la prend par les épaules et la secouent presque. - Ils n'auraient pas dû te la confier! Tu es encore trop jeune, pour connaître les gestes qui peuvent sauver un bébé! Seule une mère digne de ce nom peut protéger son enfant! Allez, essuie tes larmes…Rince toi le visage! Elle prend une petite bassine et la remplie d'eau d'un tonneau. Zahia s'exécute sous son regard. Quand elle a fini, Maria lui tend une serviette. - Retournons là bas! Mon vieux mari va penser que je t'ai mise à la porte! Elles retournent dans la pièce principale. Rabah les regarde puis fait signe à Zahia de s'approcher. - Assieds-toi! Elle prend place sur le tabouret, près de lui. - Ça va mieux ? lui demande-t-il. Elle hoche la tête. - Ne t'inquiète pas! La vieille aboie plus elle ne mord, dit-il sur le ton de la confidence. - Laisse la pauvre fille tranquille! Elle en a vu de toutes les couleurs ! glisse Maria. - Si elle prend ta défense, c'est que tu es victime d'une injustice! La vieille a horreur de la hogra! - Tais-toi…Le dîner est bientôt prêt! Laisse la reprendre son souffle…Ou plutôt emmène la à la chambre des filles, dit Maria en essuyant des larmes au coin des yeux. En attendant… La chambre est en face de la cuisine. Des matelas sont posés sur un tapis tissé à la maison. Les filles sont en train de réviser, les livres et les cahiers posés sur leurs jambes. Elles lui font une place, en souriant. - C'est bien les filles, dit leur père. Faites connaissance… Les filles n'en ont pas besoin. Elles mettent tout de suite Zahia à l'aise. Elles ne comprennent pas pourquoi elle éclate en sanglots. à l'aise ou pas, elle ne sera jamais bien. Sa peine est trop grande. Rien ne peut la réconforter… A. K.