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Les harragas du Net
tizi ouzou
Publié dans Liberté le 14 - 04 - 2009


“El harga”, cette volonté de “griller”,
à l'aventure, les frontières, notamment à travers la mer. C'est le phénomène de la décennie qui n'a pas épargné, à l'instar des autres contrées du pays, l'ensemble des régions côtières de la Kabylie : Tigzirt, Béjaïa, Azeffoun…
Elle est devenue le coin privilégié des jeunes hantés par le désir de fuir cette terre où ils ne voient pas même l'ombre d'une lueur d'espoir à l'horizon. S'ils réussissent à avoir un emploi dans le secteur public, c'est pour être exploités pour 3 000 DA le mois, alors qu'au secteur privé, c'est pour se faire sucer jusqu'à la dernière “goutte” de leur énergie pour encore un salaire de misère et sans même pas être déclarés par les barons-patrons à l'assurance sociale, encore moins à la retraite.
Pour ce, il ne se passe pas une semaine sans que la mer crache un cadavre trop téméraire ! Après l'ampleur prise par ce phénomène, voilà qu'à côté de cette réalité, une autre astuce est née, plus douce celle-ci, de gagner l'autre rive : des rencontres sur internet. Dans ces régions où les cybercafés poussent comme des champignons, cette nouvelle méthode de rencontrer par le Net est devenue une autre forme de griller la frontière pour les futurs harragas sans trop de risques. Pour illustration, on n'a qu'à sillonner les cybercafés de la région d'Aïn El Hammam et des localités limitrophes pour prendre conscience de ce fait.
“Les rencontres virtuelles” dans l'espoir d'une relation et d'un visa. Comme nous le dira Massinissa, un accro de la tchatche sur Internet. Comme lui, ils sont des centaines à passer jusqu'à 10 heures dans les cybercafés, leur “foyer secondaire”, disent-ils. Pour certains, ils sont justes à la recherche d'une rencontre amicale, faire des amis à travers le monde. Mais pour d'autres, c'est toute une histoire, ils rêvent de fuir à l'étranger. Pour une gérante d'un cybercafé dans la région de l'ex-Michelet, “le phénomène existe et touche même les filles. Certaines cherchent des contacts amicaux, mais pour d'autres…, leur intention est de fuir le pays…” Notre interlocutrice évoque le cas d'une jeune fille qui était en contact avec un homme en France. Ils avaient noué une relation, mais une fois là-bas, ce fut tout autre chose. Moins d'une année après, elle fut obligée de regagner le bled, “le type était insupportable !” Mais les plus touchés restent les jeunes garçons généralement. Certains avouent qu'ils tissent des contacts avec plusieurs filles, et puis ils attendent… Z'har ! La chance !
“Ça peut durer deux à trois ans et même plus, comme ça peut durer moins, il suffit juste de jouer le jeu. Mais ils sont rares ceux qui réussissent”, ajoute Massinissa, selon lequel le but est clair : se faire des amis(es), mais si la chance intervient… Avec son étendu, l'Internet offre actuellement des milliers de sites de rencontres de types “amitié, amour, mariage”, etc. On n'a qu'à s'inscrire, donner les caractéristiques de la personne recherchée, le pays, le sexe… et, en moins d'une minute, les résultats s'affichent.
Des dizaines de noms avec photos et annonces. Un autre gérant de cybercafé affirme que des personnes de plus de 40 ans viennent faire de la tchatche et Dieu sait s'ils ne sont pas à la recherche d'une rencontre. Le phénomène touche également les jeunes universitaires dans l'espoir de gagner l'Europe, d'obtenir un hébergement pour poursuivre des études. Pour ça, on tente le Net. C'est dire que dans notre société, le monde virtuel semble être semblable à la réalité. “Certains ont réussi”, dit-on.
Ils ont fait des rencontres durables. Ils ont fait venir leur conquête au bled, puis sont repartis avec elle. Mais gare aux escrocs. Car certains contacts demandent qu'on leur envoie le prix du voyage, jusqu'à 200 euros. Une fois l'argent envoyé, ils coupent le fil, emportant le butin et le rêve de l'autre ! Pour Karim, un jeune universitaire et gérant de cybercafé : “C'est un phénomène d'actualité. Il y a là une volonté de quitter le pays et ça fait partie des solutions imaginées…” Certains abandonnent après avoir perdu de l'argent, tandis que d'autres continuent leurs amours par Internet. En tout cas, beaucoup de jeunes adoptent cette formule, qui permet de rêver, de nourrir l'espoir, faut-il le reconnaître.
Kocila Tighilt


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