Pour le moment, les psychologues se plaignent du fait que le ministère de la Santé n'a pas accepté d'engager un dialogue direct avec les syndicalistes afin de trouver un terrain d'entente. Les psychologues cliniciens exerçant dans les établissements de la santé publique ont entamé, hier, leur mouvement de protestation qui durera trois jours. Un mouvement largement suivi, selon les syndicalistes. Cependant, lors d'une tournée effectuée dans les hôpitaux de la capitale, peu de signes laissaient entrevoir qu'il y avait grève. “Je n'étais pas au courant de ce mouvement de grève. Ce n'est que ce matin que je l'ai su”, nous avouera une psychologue. Pour d'autres, surpris comme leur consœur, ils n'ont même pas eu vent de ce débrayage. Pourtant, selon Khaled Keddad, président du Syndicat national algérien des psychologues, contacté hier par téléphone, le taux de suivi est de 91% sur tout le territoire national. Les revendications des psychologues cliniciens sont connues. “La classification du psychologue en santé publique dans la catégorie 13, ce qui correspond à bac + 5, alors que nous sommes en catégorie 12. Le dernier d'entre nous a un bac + 4, d'autres ont des doctorats”, a précisé Khaled Keddad. “Nous nous sommes pourtant mis d'accord avec la tutelle en septembre 2008. Après deux années de négociations, rien n'a changé”, a-t-il soutenu, tout en mettant l'accent sur le non-respect du principe d'égalité, et ce, en citant des cas flagrants de statuts de fonctionnaires des affaires religieuses ou de greffiers classés en catégorie 13, sans avoir, selon lui, un bac + 5. “Pourquoi cette disparité ?”, s'est interrogé M. Keddad. La deuxième revendication porte sur le régime indemnitaire. À ce propos, il dira que “les psychologues sont le seul corps de la Fonction publique qui ne bénéficie pas d'indemnités”. Le mouvement demande aussi la régularisation des psychologues vacataires et des psychologues recrutés en pré-emploi. Sur 1 591 psychologues de la santé publique, 471 sont en pré-emploi et 161 sont des contractuels. Par ailleurs, M. Keddad affirmera que “30 000 postes dans le domaine de la santé publique sont prévus par le ministère de la Santé. Aucun n'est destiné aux psychologues. Ce que nous ne pouvons pas comprendre”, s'es-il demandé. Selon les syndicalistes, ce mouvement sera reconduit tous les trois jours et ne prendra fin que le jour où la tutelle donnera suite aux revendications des psychologues cliniciens qui sont prêts à aller jusqu'au bout.