Hier, les représentants de la presse locale étaient les invités de la maison de rééducation de Maghnia à l'occasion de la Journée du savoir. L'objectif du directeur de la prison et, partant, celui de l'institution judiciaire était d'ouvrir l'établissement pénitentiaire à la presse et à la société civile. Etaient présents le président du tribunal, le procureur de la République, le représentant de la direction des affaires religieuses et celui des scouts musulmans. Vingt détenus dont l'affaire est toujours en instruction ont présenté des activités pour lesquelles ils ont été primés. Il faut noter que cette initiative est la première à Maghnia. De l'avis des détenus, des jeunes surtout, ils sont bien traités. À Tiaret, la particularité de cette manifestation, est qu'elle est allée au-delà du milieu éducatif pour atteindre celui carcéral. L'établissement pénitentiaire a été au rendez-vous, hier, pour marquer cette journée à travers un programme fidèlement élaboré et animé par des détenus. “Perspicace quant à votre statut réel, vous qui êtes avant tout nos enfants, nos semblables à part entière et une fraction de la société, je ne peux omettre de vous présenter mes meilleurs vœux en vous souhaitant une réinsertion appropriée une fois libérés”, déclarait, d'emblée, le procureur général adjoint à l'adresse des détenus. Quant au programme des festivités, il s'est articulé autour d'une série d'offrandes culturelles animées par le jeune détenu Houari, un jeune superdoué et ambitieux. Cependant, le menu a été agrémenté par deux pièces de théâtre ayant pour thème le phénomène de la harga, présentée par le groupe masculin et l'analphabétisation jouée par des jeunes filles incarcérées. Néanmoins, la poésie a été aussi à l'affiche puisque l'un des détenus s'est étalé sur un long morceau parlant de l'histoire et de l'évolution algérienne et mondiale qui ont fini par donner raison à l'illustre Abdelhamid Ibn Badis. Au demeurant, cette occasion est aussi une aubaine pour les détenus afin de s'exprimer librement sur leur vision de demain. Au passage, ces derniers n'ont pas du tout tari d'éloges sur le directeur de l'établissement, M. Bentahar, personne en laquelle ils ont trouvé une nette compréhension et un tel humanisme.