Les habitants de Zerriga, que nous avons visitée, réclament la rénovation du tronçon de route menant à leur localité, ainsi que la réalisation d'une école que les autorités locales leur promettent depuis déjà des lustres. Nous demandons le désenclavement de notre localité, nous en avons marre des promesses vaines non tenues par les responsables de la commune, nous déclare cette population, visiblement excédée. Nous prenons maintenant congé des habitants de cette agglomération pour nous rendre à destination d'une autre agglomération secondaire, celle de Akid-Abbès. Prévenus de notre arrivée, les citoyens nous attendent déjà sur le bord de la route qui longe leur localité. Là aussi la première des priorités dans les revendications citoyennes, c'est la remise en état d'un tronçon de route d'environ huit kilomètres reliant la ville de Maghnia à Akid-Abbès. Une remise en état maintes fois promise par les élus locaux. Ce qui avait provoqué, il n'y a pas si longtemps encore, de nombreuses émeutes au sein de la population de cette localité, estimée à plus de cinq mille habitants, qui continue à souffrir de l'absence de transport scolaire et collectif. Nous interpellons l'APC et la daïra afin qu'elles se penchent sur nos problèmes, déclarent les citoyens en ajoutant : l'attentisme affiché par les responsables. Nous terminerons notre parcours en nous rendant cette fois dans la localité de Bettaim, la bourgade la plus importante de la commune, avec une population de plus de dix mille habitants. Elle aussi est confrontée aux mêmes problèmes que les autres localités déjà visitées. Tirant ses revenus exclusivement de la terre, celle-ci excelle dans la culture de la pomme de terre, secteur où elle a déjà accompli de nombreux records de production. Les habitants de Bettaim vont droit au but. Notre village, nous disent-ils, est confronté à de nombreux problèmes qui n'ont pas été à ce jour résolus. Ils dénoncent, à ce titre, le manque d'eau potable, l'état de dégradation des voies de communication et l'absence de réseau d'assainissement. La réalisation d'un projet de trois cents logements n'a pas encore pris forme à ce jour, le village est à moitié plongé dans l'obscurité faute d'éclairage public. Nous avons demandé l'implantation d'une brigade de gendarmerie afin d'assurer la sécurité des habitants, une demande qui semble toujours être remise aux calendes grecques, concluent nos interlocuteurs. Notre parcours, qui se termine ici, nous a permis de faire le même constat, partout où nous sommes passés, un constat amer et peu reluisant, il faut l'avouer. Le sous-développement chronique, qui semble perdurer un peu partout au niveau de ces localités, avait déjà provoqué de nombreuses émeutes au sein de ces populations dans un passé encore récent. Nos multiples déplacements au niveau de l'APC de la ville en vue d'obtenir un entretien avec le premier magistrat se sont révélés à chaque fois infructueux et nous avons été dans l'impossibilité d'obtenir la version des élus locaux qui, nous dit-on, ne sont pas habilités à communiquer des informations à la presse.