Après les années agricoles de tous les déboires, l'année 2009 s'ouvre sur une note d'espoir pour les agriculteurs de la région de Chemora, à Batna. En effet, ces derniers tablent sur un excellent rendement du quintal à l'hectare. Les quantités de neige et de précipitations enregistrées dans la wilaya de Batna, cette année augurent d'une bonne année agricole. “Si Allah préserve son bien, la production céréalière régionale pulvérisera les records et même l'orge tirera son épingle du jeu avec un rendement de plus de 68 quintaux à l'hectare”, prédit un agriculteur d'El Kouachia. Que ce soit au niveau des terres du sous-bassin versant d'Oued Chemora, dans les terres de Cheraga, à Kaâbat-Essid, à Laâjardia, à Bouarif, à T'kabaout, à El-Kouachia, à Djendli, à Boulhilet, à El-Guentas, à Chouachenia, partout où l'on regarde, la nature a déroulé son tapis vert hors norme. Un décor qui ravit même les cœurs les plus attristés. L'herbe est à profusion et tout le monde, en chœur, vous annonce : “S'na aâme kheir” (Cette année est une année de bien !) Même la plupart des fellahs qui ont abandonné leur activité comptent la reprendre. Cette année, l'alimentation du bétail sera en abondance et celui qui veut élever les ovins ou les bovins, élève. Libaghi iregad irregad, conseille H. Tahar, un fellah de la commune de Chemora. Certains agriculteurs évoquent déjà les belles années agricoles d'antan et comparent déjà l'année 2009 à celle de 1969. Tous les agriculteurs consultés tablent pour plus de 50 quintaux à l'hectare et parle d'une bonne année agricole en vue. De mémoire d'autochtone, la région a rarement vu pareil. Toutes les terres sont complètement gorgées d'eau, voire même submergées. Les eaux des précipitations de pluie, les eaux de crue, les eaux du barrage de Koudiat-Lemdouar continuent à remplir les seguias. Tous les agriculteurs ont même procédé à la fermeture des embouchures des seguias de peur que leurs terres soient inondées et attendent l'ensoleillement pour que l'herbe monte. Ces quantités enregistrées ne tarderont pas à avoir des effets favorables sur les différentes cultures, sur les élevages ovins et bovins, sur les nappes phréatiques. “Si Dieu veut bien, le blé coulera à flots. La plaine de Chemora est épaisse et lorsqu'elle est bien irriguée, elle donne ses biens”, témoignent les agriculteurs. Cette année, encouragés par la pluviométrie très appréciable, les fellahs ont labouré toutes les superficies agricoles utiles, que ce soit les seguias (terres irriguées) ou lebaâl (terres non irriguées). Ces malheureux qui n'ont pas la chance de labourer leurs champs justifient leurs actes par leurs conditions sociales de misère et la cherté de l'achat du quintal de blé qui a dépassé 4 000 DA.