L'interdépendance des pays n'étant plus à démontrer, il est, certes, incontournable que le marché algérien s'ouvre autant que faire se peut ; et pour autant que soit retardée cette ouverture, c'est son économie qui viendrait à en pâtir du fait des contrecoups d'une marginalisation spécifique, mais dont il faut appréhender les effets négatifs, tant au plan intérieur que dans son prolongement extérieur ; comme quoi, en la matière, l'heure n'est plus aux tergiversations. Avec l'accord d'association Algérie-UE, l'adhésion à des zones de libre-échange et une entrée incontournable au sein de l'OMC, une nouvelle notion d'intérêt national ouvert sur le monde prend forme. Car si le marché algérien tend à encourager les détenteurs de capitaux et investisseurs potentiels nationaux, il intéresse encore plus, et fortement, les opérateurs et producteurs étrangers de tous horizons en termes de débouchés extérieurs solvables. En ce sens, une observation chiffrée relative aux échanges commerciaux de l'Algérie, et telle qu'établie par les services statistiques des douanes, a fait ressortir pour l'année écoulée que la France demeurait le premier fournisseur de l'Algérie avec une facture de 6,46 milliards de dollars, l'Italie venant en seconde position avec 4,34 milliards de dollars, suivis successivement par la Chine avec 3,98 milliards de dollars, les USA 2,18 milliards de dollars et l'Allemagne 2,33 milliards de dollars. À noter, cependant, au cours du 1er trimestre 2009 que l'Italie, sur un plan global d'échanges avec l'Algérie, aura supplanté quelque peu la France avec une augmentation nette des échanges de 1,94 milliard de dollars. Paradoxalement, au classement des fournisseurs de l'Algérie, tel que précité, celui des pays clients de notre pays s'établit tout autrement, faisant ressortir les USA en première position avec 18,64 milliards de dollars et, se succédant, l'Italie avec 11,90 milliards de dollars, l'Espagne 8,94 milliards de dollars, la France 6,42 milliards de dollars, les Pays-Bas 5,61 milliards de dollars et le Canada 5,55 milliards de dollars. Et bien que les exportations d'hydrocarbures continuent de se tailler la part du lion avec une moyenne annuelle de 96 à 97% de nos ventes extérieures, de noter que les pays de l'Union européenne demeurent les principaux partenaires de l'Algérie. Face à cette ouverture économique s'imposant et imposée à l'Algérie, d'établir que les producteurs algériens, publics et privés, doivent être les premiers à satisfaire le marché national sur fond de concurrence, dans le même temps qu'ils doivent être encouragés à dégager des excédents destinés à la scène commerciale extérieure. Pour l'instant, même si le fardeau de la dette extérieure est quasiment annulé, demeure la problématique d'un développement nouveau et durable ; de même que toute notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur en matière de biens de consommation courante et d'équipements, tandis que reste plus que jamais d'actualité le chapitre de la sécurité alimentaire.