Alors que n'échappant pas à l'observation des spécialistes en géopolitique et géostratégie, il est urgent et prioritaire que l'enjeu maghrébin soit sérieusement pris en compte par les dirigeants de l'ensemble nord-africain et qu'ils parviennent à dépasser les dissensions politiques entraînant leurs pays respectifs à cumuler de plus en plus de retard économique dans un monde en évolution rapide. Comme jamais, l'option pour un marché commun maghrébin vient à s'imposer en vue de faire face à l'Union européenne, aux USA, à la Chine, à l'Inde et autres pays émergents ne cessant d'entreprendre, tous, une pénétration graduelle et soutenue au niveau des pays de la rive sud-méditerranéenne. Plus loin qu'une telle vision communautaire économique, de tenir compte de l'élargissement continu de l'horizon commercial algérien, lequel se traduit par une adhésion à une zone arabe de libre-échange et dont les effets n'ont pas été appréhendés en débat ouvert, avec toutes les parties concernées... De plus, de noter que l'Algérie s'apprêterait à signer des accords de libre-échange avec l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Parallèlement à ces deux ouvertures commerciales à l'est et au sud de l'Algérie, de noter qu'un autre accord est en cours d'élaboration, celui-ci devant lier notre pays à l'Association européenne de libre-échange (AELE), formation économique regroupant la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Lichtensten : autre adhésion qui, telle que projetée, soulève, également, la colère des chefs d'entreprise et du patronat algérien, ceux-ci estimant que le monde productif algérien a déjà été bien mis à mal par l'accord d'association avec l'Union européenne. Lorsqu'on considère que les échanges commerciaux de l'Algérie avec les pays du Maghreb ont connu une hausse, quelque peu sensible en 2008, passant 1,04 milliard de dollars à 1,71 milliard de dollars, d'en venir à envisager et aborder l'édification du Maghreb sous un aspect purement économique, lequel finira d'entraîner le politique. Et, de ce rapprochement maghrébin, unificateur économique dans un premier temps, de considérer qu'il peut s'opérer tout autant graduellement que rapidement, cependant que son urgence ne saurait être ignorée face à un ordre mondial en perpétuelle évolution et dont on ignore tout des premiers aboutissements. Et, face à l'actuelle situation économique mondiale, l'objectif, pour l'ensemble maghrébin, serait de parvenir à mieux négocier avec ses différents partenaires, européens et nord-américains en premier ; bien plus spécifiquement en ce qui concerne un accord d'association euro-maghrébin qui viendrait à combler les lacunes ressortant, spécialement, du processus de Barcelone, cependant que sur un même plan ne saurait être ignorée l'absence de résultats positifs de l'Union pour la Méditerranée. De fait, stratégiquement et sur un plan géopolitique s'impose aux pays du Maghreb d'aller vers un marché commun aussi rapidement que possible, à deux, trois ou quatre ; les retardataires devant suivre forcément. Car face à l'Europe des 27 et ses 450 millions d'habitants, le Maghreb peut opposer ses atouts-maîtres que sont une population de près de 100 millions d'âmes, un immense espace face à l'Europe, des ressources non négligeables et une ouverture sur l'ensemble africain ; le tout ne pouvant qu'intéresser au plus haut point les puissants partenaires influant profondément sur le marché mondial. Comme quoi, également le quasi-échec du processus de Barcelone et le surplace de l'Union pour la Méditerranée peuvent avoir ce côté positif incitant à une prise de conscience économique et maghrébine venant à s'inscrire, quelque part a contrario de la vision et des affirmations des partenaires nord du bassin méditerranéen.