Les matières secondaires telles que l'éducation physique, la musique et le dessin ont, pendant longtemps, été ignorées par les élèves de part les faibles coefficients attribués. Dans certains cas, ce désintérêt est suscité par les enseignants des matières dites principales qui pensent que ces activités sont une perte de temps. L'indifférence à la pratique de l'éducation physique a conduit la plupart des élèves, notamment les filles, à choisir la dispense médicale même injustifiée. Mais depuis que la réforme du secteur a rendu les épreuves sportives obligatoires, la situation n'est plus la même. Deux années après que cette disposition eut été prise, le taux de dispense a effectivement diminué. Il est aujourd'hui évalué à seulement 5%. C'est du moins ce qu'a annoncé hier, Boubekeur Benbouzid, au cours d'une visite d'inspection dans les centres de déroulement des épreuves anticipées du BEM et bac (éducation physique et sportive, éducation artistique et éducation musicale). Les épreuves ont commencé hier et continueront jusqu'au 20 mai. Le ministre a donc effectué quatre visites pour s'enquérir du déroulement de ces épreuves. Au lycée Thaâlibia II, à Hussein-Dey, des élèves passent les examens d'éducation musicale. Cette épreuve optionnelle se déroule, individuellement, en trois étapes : écoute musicale, solfège et chant. “La musique adoucit les mœurs”, dit le ministre apparemment satisfait. La participation a atteint les 70% au niveau national. Selon le ministre, ce taux ne reflète pas la volonté des élèves. “C'est à cause du manque de moyens humains que le taux n'est pas plus élevé”, explique-t-il. Au CEM Abider-El-Ghifari à Bourouba, où les collégiennes et collégiens passaient les épreuves sportives, le ministre s'est enquis auprès des professeurs de la participation des filles, notamment celles portant le voile. “Je tiens à ce que les filles qui portent le voile participent autant que les autres”, insiste-t-il. “Le voile cache beaucoup de qualités”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre s'est essayé au lancer de poids. Son résultat était tel que s'il s'était agi d'une véritable épreuve, il ne l'aurait sûrement pas réussie. Après les collégiens, le ministre a assisté aux épreuves sportives du bac au lycée polyvalent Zehouael-Amar à Birkhadem. Les lycéens en ont profité pour lui réclamer un allégement des programmes. M. Benbouzid a donc expliqué aux lycéens l'importance des matières enseignées en citant à titre d'exemple les sciences islamiques qui nécessitent d'apprendre par cœur, ce qui n'est pas fait pour plaire aux lycéens. “Imposer l'enseignement des sciences islamiques (coefficient 2) est une décision politique. Ceci vous permettra de connaître votre religion et empêchera l'enrôlement dans l'islamisme”, a-t-il affirmé. Pour finir, le ministre a évoqué des retards dans la réception de nombreux établissements scolaires dans l'algérois. “Nous réceptionnerons cette année 30 CEM, mais nous accusons des retards dans la réalisation d'autres établissements, et ce, à cause du manque de sociétés de construction”, a-t-il conclu.