Le journaliste, romancier, dramaturge et critique de théâtre, Bouziane Ben Achour, a animé, dimanche dernier, une rencontre débat à la librairie Tira (Ihedaden), à Béjaïa. Romancier atypique au style emprunté parfois à la parole populaire et aux mots crus lâchés pour panser l'algérianité, Bouziane Ben Achour est un écrivain qui se révèle doué pour la description. “Sa littérature a cette particularité de bien maîtriser la technique du portrait”, souligne d'emblée Hadj Meliani, professeur à l'université de Mostaganem, directeur de recherche au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran. Devant une assistance composée de journalistes et d'intellectuels, Ben Achour, pour qui noircir du papier est un vrai métier, se lâche et se permet quelques confidences amicales : “J'ai l'ambition de donner un cachet algérien à mes romans. Je revendique mon algérianité”, dit-il pour commencer. Bouziane l'assume parfaitement : son écriture est quelque chose entre le journalisme et l'écriture mi-dramaturgique, mi-romancière. “Je suis venu au roman par nécessité. Le théâtre est fait pour être joué. Mais jouer coûte beaucoup d'argent. C'est pourquoi, il est devenu de plus en plus difficile de monter en scène les pièces de théâtre”, explique-t-il comme pour relater la genèse qui l'a amené de la dramaturgie à l'écriture romanesque. Bouziane Ben Achour conduit ses romans avec brio et brosse des portraits de personnages attachants. Il brosse par petites touches des galeries de personnages bigarrés. D'une écriture fluide, élégante et précise, l'auteur convoque des personnages tout aussi modestes et drolatiques. Son dernier-né, le sixième sorti des tripes (Medjnoun paru en septembre 2008 aux éditions Dar El Gharb à Oran), il l'a dédicacé à Béjaïa. Métaphorique à souhait, Medjnoun retrace la quête d'un homme qui part à l'assaut des fantasmes d'une vie à la fois merveilleuse et… cruelle. L'auteur nous dépeint en images savoureuses et furtives la réalité de la vie, une vie ponctuée d'errance, de questionnements et de chagrins.