Les islamistes sunnites ont reculé et les femmes ont fait une entrée historique au Parlement koweïtien avec quatre élues sur 50 députés, selon les résultats des législatives publiés hier. Selon les résultats du scrutin de samedi dans les cinq circonscriptions de cet émirat pétrolier du Golfe, les deux grands groupes sunnites islamistes ont perdu la plupart des sièges qu'ils avaient dans le Parlement sortant. L'Alliance islamique salafiste n'a gardé que deux de ses quatre sièges alors que le Mouvement constitutionnel islamique, le bras politique des Frères musulmans au Koweït, n'a gardé qu'un siège sur trois. Plus généralement, la mouvance islamiste sunnite a vu sa représentation passer de 21 à 11 sièges, selon ces résultats définitifs. Les libéraux ont gagné un siège et auront huit représentants au Parlement. Quatre femmes font une entrée historique à l'assemblée. Les femmes, qui n'ont obtenu leurs droits politiques qu'en 2005, n'avaient vu aucune des leurs gagner lors des deux précédents scrutins. La minorité chiite améliore sa représentation, doublant presque ses députés qui passent de cinq à neuf, dont cinq islamistes. Le bloc de l'Action populaire de tendance nationaliste dirigé par l'opposant de longue date Ahmad al-Saadun a perdu l'un des ses quatre sièges. Au total, 21 nouveaux députés entrent au Parlement. Il s'agit notamment de représentants de tribus. Les grandes tribus, qui forment la moitié de la population, ont gagné 25 sièges mais peu de leurs élus sont islamistes. Ces élections anticipées ont été convoquées après la dissolution du Parlement en mars par l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, pour la troisième fois depuis mai 2006, en raison de querelles à répétition entre des législateurs et le gouvernement. Le Koweït, qui détient 10% des réserves pétrolières mondiales et produit 2,2 millions de barils/jour, compte 3,44 millions d'habitants, dont 2,35 millions d'étrangers qui n'ont pas le droit de vote.