En dépit de l'existence de trois unités de production du ciment dont une du produit blanc sur son territoire, la wilaya de Mascara enregistre depuis deux mois environ une hausse considérable des prix de cette matière très convoitée par les entreprises et les autoconstructeurs. En effet, le prix d'un sac de ciment de Zahana oscille entre 420 et 450 DA tandis que celui de la cimenterie d'Oggaz a atteint 520 DA. Enorme pour les uns, mais faible pour les autres, la différence entre les deux produits n'étant pas relative à la qualité, mais est attribuée au poids des sacs à la sortie des deux unités. Si le sac de la cimenterie d'Oggaz pèse 50 kg, celui de l'unité de Zahana pèse entre 45 et 48 kg, un écart compensé au moment de la pesée, mais que subit le dernier acheteur, car tous les sacs quels que soient leur poids sont cédés au même prix. Mais entre le premier client qui a le privilège d'acquérir le produit au niveau de l'unité et le dernier utilisateur, le ciment transite entre différentes mains et, comme chaque intervenant prélève sa marge de bénéfice, la hausse des prix trouve son explication. Les habitués de ce cercle exercent la pratique du stockage pour provoquer la pénurie afin d'imposer leur diktat. Dans de telles circonstances, les entrepreneurs adjudicateurs de marchés pour la réalisation des projets restent les plus frustrés, car astreints à respecter les délais d'exécution faute d'être taxés des pénalités de retard. Dans ce contexte, ils affichent leur grogne, car les montants des marchés sont établis sur la base des prix des matériaux acquis en première main et préfèrent s'abstenir en procédant à la résiliation de leur relation avec le maître de l'ouvrage que de travailler à perte. Opérant en professionnels, les spéculateurs mettent à profit la période estivale propice à la construction pour passer à l'acte. En dépit de leur statut de citoyens relevant de la wilaya de Mascara, les constructeurs ne bénéficient d'aucune faveur. Une situation condamnable.