À deux reprises, dans l'après-midi d'avant-hier, et dans la matinée d'hier mardi, des échauffourées violentes ont éclaté au niveau du site ex-ITA qui héberge la faculté des lettres et des arts, “éméchant”, voire gâchant ainsi, la fête des étudiants, lors de la commémoration de l'Appel national du 19 mai. Des échauffourées ayant mis aux prises des étudiants sans casquettes du mouvement associatif aux noyaux dirigeants des organisations estudiantines, notamment l'Ugel. De la poésie au théâtre, en passant par le défilé de mode, l'art pictural ou la danse, le programme des festivités élaboré et mis en œuvre par les étudiants de la faculté des lettres et des arts, “sans la mainmise des organisations estudiantines officielles”, comptait pas moins de 150 activités. Ugel en tête, de par son hégémonie établie de fait sur l'université de Mostaganem, c'était la manière, considérée comme ayant dépassé l'entendement et transgressé les bonnes mœurs, par l'alcool qui se déversait à flots, et surtout un spectacle monté par des étudiants du département de langue anglaise, interprété comme étant incitatif à l'évangélisation, qui étaient reprochés aux “fêtards”. De la prise de bec, l'affrontement a vite dégénéré en bagarre générale. Plus de 2 000 étudiants étaient en fête sur l'esplanade de l'ex-ITA. Le disjoncteur électrique alimentant la scène où se déroulait le spectacle a été détérioré, uniquement pour empêcher le concert. Le lendemain, l'empoignade s'est engagée tôt la matinée. Pour les uns, c'est par la lecture du Coran qu'il fallait commencer les festivités, pour les autres, c'est par l'hymne national et la levée des couleurs, qu'on entame le programme. Des “principes” différents qui ont failli coûter la vie à un étudiant. Grâce à l'intervention énergique des agents de sécurité, il a été sauvé, mais était tout ensanglanté, suite à un véritable lynchage. Selon le doyen de la faculté, un “dossier” consistant, avec photos des “dégâts” occasionnés, et suggestion de dépôt d'une plainte contre l'organisation estudiantine qui s'est opposée au déroulement des festivités, avait été remis au recteur de l'université. M. O. T.