L'intervention des députés du RND à l'APN s'est focalisée sur la nécessité de déploiement d'un plan spécial pour la région de la Kabylie qui accuse un retard criant dans tous les secteurs, même s'ils admettent que, durant les deux premiers mandats de Bouteflika, beaucoup d'avancées ont été enregistrées. À la faveur du débat aussi passionnant que celui d'éplucher le plan d'action du chef de l'Etat et présenté à l'hémicycle par le Premier ministre, le SG du bureau de wilaya du RND de Tizi Ouzou, le député Tayeb Mokadem et le député, Maître Chabane Belgacem, sont revenus à la charge pour demander aux plus hautes autorités du pays “de prendre des décisions politiques à même de permettre à la région de sortir de sa torpeur qui n'a que trop duré”. Les parlementaires ont axé sur la nécessité de penser à un schéma directeur pour relancer le tourisme citant les atouts dont jouit la région, de Béni Yenni jusqu'à Azeffoun, en passant par Tigzirt et Yakourène. Ce secteur, à lui seul, estiment les élus du parti de Ahmed Ouyahia, pourrait absorber une grande partie du chômage qui sévit en Kabylie. À ce propos, ils notent, à titre illustratif, que sur les 7 000 locaux commerciaux inscrits dans le cadre de l'opération du Président, 100 locaux par commune, seuls 800 ont été construits ! Sans faire dans la sinistrose et pour une meilleure prise en charge des besoins de cette partie de l'Algérie, les deux parlementaires ont également lancé un appel au gouvernement pour relancer les trois poumons de l'industrie de la région, à savoir l'Eniem de Oued Aïssi, l'Enel de Freha, la Cotitex de Draâ Ben Khedda et Sonatro, dont quelque 2 000 travailleurs sont en grève depuis 40 jours. Ceci étant dit, ils jugent que la réalisation d'un pôle universitaire de 22 000 places pédagogiques à Tamda et l'accélération des travaux du nouveau stade de 50 000 places, un projet lancé par Ahmed Ouyahia du temps où il était chef de gouvernement, apportera un plus à la dynamique de développement local, avec en appoint des programmes complémentaires de désenclavement de plusieurs daïras, comme Ouacif, Draâ El-Mizan, Ouadhias, Aïn El-Hammam, etc. Sur un autre plan, ils relèvent avec regret l'histoire des 1 300 logements réalisés, non distribués et qui font l'objet de squat. Ils proposent également de mettre fin aux réalisations de logements de type F1 et F2 qui ne répondent pas aux spécificités de la famille algérienne. Dans le même registre, ils demandent à ce que l'Etat déploie un plan spécifique du fait que les logements érigés en Kabylie datent de plusieurs années, une situation qui touche 1 500 villages aux reliefs sévères, d'une part, et de revoir l'aide de l'Etat de 700 000 DA à 1 million de DA dans le cadre de l'autoconstruction, d'autre part. “Les explications avancées par le ministre des Travaux publics ne sont pas convaincantes quant à la reconsidération du schéma de ces trois trémies”, notent-ils encore. Le secteur de la santé a également été passé en revue par ces députés qui réclament la construction d'un nouveau CHU qui viendrait mettre fin au marasme des malades de la région. Par ailleurs, les deux parlementaires ont interpellé les pouvoirs publics à prendre des mesures urgentes afin de mettre fin à l'insécurité devant les établissements scolaires et universitaires et de recruter des agents de sécurité formés et des psychologues pour faire face à ce fléau. Le découpage électoral pour les communes dépassant parfois 12 000 et 14 000 habitants, le plan spécial pour la haute-ville, la construction d'un nouveau cimetière à Tizi Ouzou à cause de la saturation de celui de Medouha, l'épuration des dossiers relatifs aux chahids dont les noms sont inscrits sur les stèles et qui ne sont pas encore reconnus, ont également fait l'objet d'une demande pressante de ces deux parlementaires du RND, et ce, aux côtés des dossiers en suspens au ministère des Moudjahidine relatifs à la régularisation des cadres de la Wilaya III. Le dossier relatif aux glissements de terrain à Aïn El-Hammam, et qui date des années 1990, a été soulevé à l'APN. Les deux députés qui ont mis en exergue ce fléau demandent au ministère de l'Intérieur l'évacuation urgente des populations et des commerçants touchés, et de déclarer cette daïra région sinistrée du fait des dégâts constatés et enregistrés. La nécessité de prendre en charge les préoccupations des Patriotes a été aussi soulevée à l'APN par ces deux parlementaires qui ont, par ailleurs, appelé le département de Zerhouni à renforcer les unités de la Protection civile en moyens adéquats pour faire face aux feux de forêt qui dévastent chaque année des milliers d'hectares en Kabylie déjà affectée par une situation sécuritaire dégradée et un climat d'affaires peu reluisant.