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Dire, écrire et réécrire pour vaincre l'oubli
Représentation de “Mezghena 95” du Théâtre régional d'Annaba
Publié dans Liberté le 28 - 05 - 2009

Le Théâtre régional Azzedine-Medjoubi d'Annaba a été le deuxième à rejoindre la compétition, dans le cadre du Festival national du théâtre professionnel, avec la pièce Mezghena 95, une adaptation du roman la Gardienne des ombres de Waciny Laredj.
C'est en présence de l'auteur, Waciny Laredj, que les huit comédiens ont offert un spectacle d'une heure et demie dans l'antre de Bachtarzi. Adaptée par Abdelhamid Gouri et mise en scène par Yahia Ben Ammar (plus connu pour ses scénographies très inspirées), Mezghena 95 raconte l'histoire de Hssicen, un intellectuel algérien au milieu des années 1990, et plus précisément en 1995, l'une des années les plus sanglantes de l'Algérie. Dans un chaos total, Hssicen, qui loge dans une décharge, est une menace parce qu'il a le pouvoir d'écrire. Sa vie se retrouve menacée parce qu'il est entouré de rapaces et d'arrivistes qui voient en ce chaos une opportunité d'amasser de l'argent et de faire des affaires. Un journaliste espagnol du nom de Vasquez vient lui rendre visite. Vasquez est le descendant de Cervantès, et il vient en Algérie pour découvrir ce qu'était son ancêtre. Ses belles idées s'évaporent lorsqu'il réalise que le pays est embourbé dans un obscurantisme et un fanatisme des plus dévastateurs : les intellectuels sont assassinés, le système D régit en maître et toutes les voix qui s'élèvent sont brimées. Et il y a Alger, El-Bahdja (son surnom nostalgique), qui essaie de rester digne et debout, mais qui n'arrive plus à contenir sa douleur et toutes les atrocités qui sont commises envers ses enfants. Personnifiée et représentée sur scène par la comédienne Amira Belabed, Alger ou Mezghena demande… plutôt prie Hssicen (incarné par Toufik Mimiche) et les autres, qui ont le pouvoir de dire la vérité et de se faire entendre, de “dire, d'écrire et de réécrire ce qui s'est passé”, afin de lutter contre l'oubli, pour ne plus retomber dans les mêmes erreurs, et pour ne jamais plus basculer dans la même violence. Hssicen est donc comme un prophète qui a le pouvoir d'illuminer les esprits et l'ombre qui plane sur le pays. Le texte est d'une grande beauté et son propos très violent ; toutefois, cette violence est justifiée et adéquate pour vaincre l'oubli et neutraliser le mal. D'autre part, la scénographie réalisée par Yahia Ben Ammar, qui adosse donc une double casquette, a gommé, voire effacé la part du metteur en scène. Tombant presque dans la facilité, le décor blanc et minimaliste renvoie également vers le cliché d'Alger la blanche. Mais ceci peut également être une force puisque le blanc contraste divinement bien avec le propos de la pièce, très noire. D'ailleurs, à un moment, Mezghena 95 bascule dans une rare violence, en évoquant le meurtre d'une femme et les sévices qu'elle a subis avant son exécution. Certaines scènes étaient trop lentes et trop longues, ce qui a causé un problème dans le rythme, notamment lors des échanges entre Abdelhak Benmarouf et Kamel Kerbouze, les deux responsables véreux et vénaux.
De plus, voulant rester fidèle au texte et ne pas diluer le propos, le spectacle a manqué ; et malgré quelques petites tentatives, on n'a pas vu de metteur en scène, juste un auteur et un texte très fort. Outre la compétition, le programme off est assez chargé, avec chaque jour trois représentations : à la salle Hadj Omar, au palais de la Culture et au Mouggar. Cette dernière abrite les spectacles des troupes étrangères. Lundi dernier, ce sont les Tunisiennes qui ont ébloui la salle El Mouggar par un texte fort et une prestation à la fois touchante et intense de la pièce Har Edalam (la chaleur de l'ombre). Ballotant entre l'expérimentation et l'absurde, la pièce traite de solitude, de femmes, d'enfermement, ainsi que de l'incapacité de la femme à se construire sans l'homme ou loin de lui. De l'émotion à l'incompréhension, il n'y a qu'un pas et il a été franchi avant-hier avec le spectacle de danse de la troupe suédoise Atiko. Au programme : de la musique et trois femmes qui s'expriment théâtralement par le corps. Elles dansent, essaient de survire et portent le deuil. Au bout d'une heure, le calvaire était terminé, mais le festival se poursuit et ses surprises également.


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