À travers une telle décision, l'organisation compte arriver à une stabilité des prix. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tient une réunion aujourd'hui à Vienne. L'objectif primordial assigné à cette rencontre a trait à une stabilité du marché qualifié d'incertain par les experts. La réunion de l'Opep se tient dans une conjoncture marquée par une évolution “en dents de scie” des cours de brut sous l'effet alternatif de facteurs tantôt favorables et tantôt défavorables. Néanmoins, globalement, les cours de l'or noir se sont graduellement raffermis depuis le début de 2009. Les prix du brut ont dépassé récemment la barre des 62 dollars, pour la première fois depuis six mois, avant d'amorcer une courbe légèrement descendante. Actuellement, ils tournent autour des 60 dollars le baril. Du côté de l'offre et la demande, quelques éléments ont influencé ces derniers jours les cours du pétrole de façon positive, notamment les réserves de brut aux Etats-Unis qui ont reculé de 4,7 millions de barils, après avoir monté en continu pendant les derniers mois. Les pays membres de l'Opep vont essayer ainsi de prendre les décisions les plus à même d'assurer la stabilité des cours dans un premier temps et favoriser une hausse du prix de brut à la faveur du regain de la demande enregistrée traditionnellement en été. Selon les experts, une grande tendance se dessine d'ores et déjà au sein de l'organisation à la veille de cet important rendez-vous : les pays membres opteraient pour le maintien de la production. Pour les observateurs, il sera difficile pour l'Opep de baisser une fois de plus son offre après avoir décidé de la réduire à trois reprises de septembre à décembre 2008, retirant ainsi 4,2 millions de barils/j du marché. “Il y a des pays qui ne supporteraient pas un tel sacrifice eu égard à la crise économique et à la baisse des cours alors qu'ils ont besoin d'entrées de devises pour faire tourner leur économie”, affirment-ils. Pourtant, certains pays comme l'Iran sont favorables à une nouvelle baisse de l'ordre de 1/mbj sur une période de 6 mois pour parvenir à un équilibre entre l'offre et la demande, estimant le marché “excessivement fourni”. En revanche, les analystes sont clairs. “Pour que les prix dépassent de nouveau les 70 dollars, il faut que la demande mondiale renoue avec la croissance et que les stocks baissent”. Or, la demande reste très faible, comme l'ont constaté cette semaine l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Opep et l'Agence américaine de l'énergie (EIA) dans leurs rapports mensuels. Les investisseurs suivront de très près la réunion de l'Opep à Vienne et seront attentifs à la décision que prendront les pays membres de cette organisation qui ne manquera pas d'avoir un effet immédiat et direct sur les cours à moyen terme, notamment en matière de stabilité. En effet, l'imprévisibilité des marchés de l'énergie dans le monde, sa volatilité marquée constituent un frein aux investissements. Et “pour relancer les investissements, il faut stabiliser le marché”, ont-ils affirmé. Le prix du pétrole progressait hier en début d'échanges européens, atteignant des seuils inédits depuis novembre, soutenu par la confiance des consommateurs américains, à la veille de cette réunion. Le Brent de la mer du Nord (livraison en juillet) prenait 66 cents par rapport à la clôture de la veille à 61,90 dollars le baril après avoir touché 62,29 dollars, un plus haut niveau depuis le 5 novembre.