Mohamed Meziane, le P-DG de Sonatrach, annonce la mise en fonction du gazoduc transeuropéen avant la fin de l'année. Le gazoduc algéro-espagnol, Medgaz, reliant l'Algérie à partir de Béni-Saf à l'Europe, plus précisément à Almeria, dans le sud de l'Espagne, entrera en fonction durant le quatrième trimestre 2009. Le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, l'a annoncé, jeudi, à Abou Dhabi, lors d'une conférence sur le secteur du gaz dans les Emirats arabes unis. Doté d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an, ce gazoduc va accroître considérablement les exportations algériennes de gaz vers l'Europe. D'autant plus que le gazoduc a le potentiel pour doubler sa capacité dans les prochaines années et passer ainsi à 16 milliards de mètres cubes. Actuellement, l'Algérie exporte annuellement près de 65 milliards de mètres cubes en gaz. Elle fournit principalement l'Europe par les deux gazoducs existants qui relient la Tunisie à l'Italie et le Maroc à l'Espagne. Selon le P-DG de Sonatrach, Medgaz va également renforcer la sécurité des approvisionnements gaziers de l'Europe. Le Vieux Continent, qui cherche à tout prix à diversifier ses fournisseurs gaziers pour être moins dépendant de la Russie. La dernière guerre en Ossétie du Sud de l'été dernier et le conflit gazier entre l'Ukraine et la Russie qui alimente principalement le gaz en Europe inquiètent les dirigeants de l'UE. Cet hiver, la Russie n'a pas hésité à couper les vannes à l'Ukraine pour cause de facture impayée. Hier, la Russie, par la voix de son Premier ministre Vladimir Poutine, a demandé à l'Europe d'aider l'Ukraine à payer sa facture. Commencé en mars 2008, le gazoduc est long de 1 050 km, dont 550 km en Algérie et 210 km en eaux profondes allant jusqu'à 2 100 mètres pour un coup total de 900 millions d'euros. Ce grand projet, dirigé conjointement par l'Algérie et l'Espagne, l'Italie et la France. L'Algérie avec Sonatrach est actionnaire majoritaire avec 36% des parts. Les autres sont les partenaires européens du nord de la Méditerranée, comme les sociétés espagnoles Cepsa et Iberdola qui ont chacune 20% des parts du capital, suivies de Gaz de France et de l'entreprise italienne Endesa qui, eux, se partagent le reste et compte 12% des parts. Medgaz n'est pas encore achevé que Sonatrach est déjà en négociation en vue de la construction d'un autre gazoduc. Il s'agit du Galsi pour, cette fois-ci, approvisionner le marché italien avec une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an. Il partirait du Nigeria et transiterait par l'Algérie pour terminer en Europe.