Les récentes déclarations, faites en fin de semaine par le président de l'Usman au sujet des éventuelles réactions des supporters suite au gel du sponsor de l'équipe par le complexe ArcelorMittal, ont provoqué un véritable branle-bas de combat au sein de l'administration locale à Annaba. L'information a également provoqué une certaine inquiétude chez les citoyens de la ville, notamment après l'apparition au niveau de la plupart des quartiers périphériques de la Plaine-Ouest et même du Cours de la révolution d'immenses banderoles de menace signées par un pseudo comité de supporters et peintes aux couleurs de l'équipe des Tuniques rouges. Les autorités locales, représentées par les éléments des corps de sécurité et agissant sur injonction du wali, affirme-t-on, ont procédé à la destruction de la plupart des banderoles dès samedi matin, mais n'ont toutefois pas réussi à apaiser le climat de tension que ces appels à la désobéissance civile ont suscité dans les quartiers cités. Le chef de l'exécutif, prenant apparemment au sérieux la menace de troubles à l'ordre public expressément signifiée par ces supporters invisibles et voulant en savoir plus sur les raisons qui ont amené la direction d'ArcelorMittal Annaba à bloquer les subventions de l'Usman, a eu un entretien à ce propos avec le directeur général du complexe, lequel a justifié la position de son entreprise par la non-présentation par Menadi du bilan moral et financier. Nous apprenons que les éléments des services de sûreté de wilaya de Annaba ont localisé et convoqué dès dimanche une quarantaine d'individus résidant dans les cités isolées de la ville, soupçonnés d'être derrière ce mouvement de protestation afin de les dissuader de toute velléité de troubles et de destruction des biens publics au cas où telle serait leur intention. Si hier la situation à hauteur du centre-ville semblait tout à fait normale, la tension était nettement perceptible à El-Bouni et à Sidi Salem, deux zones urbaines réputées turbulentes, l'une comme l'autre. On signale, par ailleurs, que les rondes de police seraient plus fréquentes que de coutume dans ces quartiers en particulier, sans toutefois que des mouvements soient signalés. Le président du club annabi, qui avait maladroitement soutenu l'action des supporters en déclarant qu'il comprenait leur déception, en dégageant quelque part sa propre responsabilité si la situation venait à s'envenimer, a dû se rétracter publiquement, du moins par le biais d'un quotidien régional, pour lancer un appel à la sagesse, mais le mal est fait et il court le risque de faire les frais de son inconséquence, si les troubles annoncées venaient à se produire effectivement.