Après le drame qui s'est abattu, lundi dernier, sur la cité Fettal de Béni-Mered et qui avait coûté la vie à 15 paisibles citoyens dont 4 font partie de l'équipage de l'avion écrasé, les déclarations fracassantes faites par le wali de Blida au lendemain du crash continuent à provoquer l'indignation de la société civile. En effet, ce premier responsable s'est distingué par la virulence du verbe au moment où hommes et femmes de la cité Fettal pleuraient encore leurs morts. Ce responsable n'est pas allé avec le dos de la cuillère en affirmant que toutes “les habitations de la-dite cité sont illicites” et, par ricochet, nul ne pouvait être responsable des conséquences de la catastrophe que les citoyens eux-mêmes. Une telle déclaration à ce moment précis soulève beaucoup d'interrogations. Cependant, des citoyens habitant la cité Fettal nous ont confirmé qu'ils avaient bien obtenu des autorisations pour la construction de leurs maisons : “Nous avons obtenu et pour la plus part d'entre nous des permis de construire et pour le reste les formalités administratives sont engagées de puis belle lurette, mais les choses sont toujours pondantes en raison des lenteurs des services de l'administration.” Par ailleurs, et dans une déclaration musclée, Chaâbane Zerouk, membre de l'APW de Blida et ancien directeur du cabinet d'Ahmed Ouyahia, lorsque celui-ci était ministre de la Justice, tire à boulets rouges sur le wali de Blida dans une déclaration dont une copie nous a été remise. L'élu d'obédience FLN interpelle le P/APW pour qu'il “invite ce responsable à produire devant les membres de l'APW les explications qu'appelle la gravité de ses propos quant aux mobiles et objectifs recherchés”. Plus virulent dans ces propos, Chaâbane Zerouk n'ira pas par 36 chemins en collant au premier responsable de la wilaya, M. Bouricha Mohamed, l'étiquette du bêtisier. “Le wali de Blida est connu pour ses frasques. Il n'est pas étonnant de le voir saisir cette occasion pour reprocher aux familles endeuillées le caractère illicite de leurs constructions. L'injure ainsi faite à la mémoire des enfants et des femmes victimes du crash inspire tout simplement le dégoût et renseigne sur le “respect” que voue ce responsable à ses administrés”, pouvons-nous lire dans le document. Il ajoutera plus loin : “Comment s'étonner d'une telle sortie de ce responsable qui n'a pas hésité, toute honte bue, à déclarer devant les membres de l'ex-APW que Blida est à ce point sale et rouillée que la prière ne saurait y être valablement accomplie !” Dans cet imbroglio, la seule chose à retenir est que les citoyens dont les habitations sont endommagées logent dans les locaux de la garde communale de la commune, livrés à leur sort, depuis une semaine. S. B.