Le gouvernement israélien a examiné hier la question, cardinale pour la suite de la trêve, de la libération des détenus palestiniens, avant une rencontre entre le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, et le ministre palestinien délégué à la Sécurité, Mohammad Dahlane. Sur le terrain, selon des sources militaires, aucun incident violent n'a été enregistré au cours des dernières heures alors que la trêve entrait hier dans sa deuxième semaine. Les éventuelles libérations de prisonniers palestiniens devraient se faire sur la base d'une liste établie par le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure israélien, et selon des critères recommandés par ce service et soumis au Premier ministre Ariel Sharon. Selon la radio publique israélienne, la question devrait faire l'objet d'un vif débat — de nombreux ministres s'opposant à ces libérations — bien que Sharon n'ait pas l'intention de la mettre aux voix. Le conseiller juridique du gouvernement, Elyakim Rubinstein, a demandé que la liste des prisonniers susceptibles d'être libérés soit rendue publique 48 heures avant leur libération, a indiqué la radio. Cela afin de permettre aux familles de personnes victimes d'attentats perpétrés par des détenus qui pourraient figurer sur la liste de présenter un recours devant la Cour suprême d'Israël. Des représentants de ces familles manifestaient hier contre la libération de détenus palestiniens devant le bureau de Sharon. Théoriquement, selon la radio, aucun détenu ayant du sang sur les mains ou appartenant aux mouvements islamistes Hamas ou Jihad islamique ne figurera sur la liste mise au point par le Shin Beth. “La question de la libération des détenus palestiniens est centrale, elle devrait rester la priorité de l'ordre du jour, et atteindre son point culminant dans les trois prochains mois”, a estimé le général Aharon Zeevi, chef des renseignements militaires, à la radio. La liste des prisonniers libérables que le patron du Shin Beth devrait soumettre à Sharon ne devrait pas excéder le nombre de 200 détenus sur un total de 6 000, selon le quotidien Yédiot Aharonot. Leur libération éventuelle se fera au rythme des progrès enregistrés par l'Autorité palestinienne pour empêcher les attaques contre Israël, a indiqué la radio publique. Les cinq mouvements palestiniens qui ont décrété unilatéralement un cessez-le-feu conditionnel et temporaire exigent, entre autres, qu'Israël libère les détenus palestiniens en retour. Cette question devait figurer également au centre de la rencontre prévue hier après-midi à Jérusalem entre MM. Mofaz et Dahlane. Les deux hommes devaient également aborder la question de nouveaux retraits éventuels des soldats israéliens stationnés en secteurs palestiniens autonomes en Cisjordanie.