Treize familles habitant dans un immeuble situé tout près de la nouvelle cour de Djelfa risquent de se retrouver à la rue à cause d'un litige qui oppose la Cnep Banque à un promoteur immobilier. La genèse de l'histoire remonte à l'année 1996, lorsque ces citoyens avaient acquis des appartements et des locaux non finis dans le cadre d'une convention liant l'organisme financier et un promoteur immobilier. Les acquéreurs devaient participer d'un apport initial de 50% alors que la Cnep s'engageait à fournir le reste. Ainsi donc, une citoyenne de la ville dont le mari a pris attache avec le journal avait déboursé 105 millions de centimes (55 millions pris en charge par la banque) pour l'achat d'un appartement tout en assumant les travaux d'intérieur et 40 autres millions de centimes pour l'acquisition d'un local commercial, dont une première moitié était directement versée au promoteur et la seconde devait lui être versée à la finalisation de l'acte de propriété. Les choses auraient pu en rester là si ledit promoteur avait tenu ses engagements financiers en remboursant le crédit de 8 millions de DA qu'il doit à la Cnep. Ce qui amena cette dernière, après avoir accordé des crédits au promoteur en question, à faire une volte-face en reconsidérant bizarrement sa position et en faisant entendre que le problème n'était plus de son ressort. En effet, croyant enfin être parvenus au bout de leurs peines, les treize épargnants n'en reviendront pas lorsque, en 2007, ils furent invités à se présenter au siège de la Cnep pour régulariser leurs situations. Mandatant son avocat, la société immobilière leur fera signifier qu'elle avait revu ses tarifs à la hausse. Ainsi, le promoteur, poussant le ridicule à son comble, exige de tous les épargnants de remettre encore une fois la main à la poche et de puiser dans leurs dernières ressources pour satisfaire ces nouvelles exigences jugées exorbitantes par les clients, voulant sans doute s'acquitter de sa dette envers la Cnep sur le dos des citoyens qui sentent, mais un peu tard, l'escroquerie : le logement coûterait alors 444 millions de centimes et le local 185 le m2 soudainement à 37 000 DA. Une année plus tard, cet ultime soubresaut, un rebondissement inouï survenu en mars 2008, lorsque, comble de l'ironie, sur demande de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance, la justice entre en jeu et ordonne la saisie du terrain sur lequel est construit l'immeuble objet de tant de controverses, en arguant que la moitié de ce terrain ne dispose que d'un acte global et qu'il appartient aux Domaines publics, éludant curieusement les dizaines d'âmes qui y vivent, prises en otages dans cette affaire pleine de non-dits qui s'apparente à un scandale immobilier et foncier qui fera sûrement date dans les annales de la région. Où sont passés les contrats établis en 1996 ? Ce sont autant de questions que se posent ces citoyens lésés en quête de justice.