La cybercriminalité a été le sujet débattu hier au centre d'études stratégiques du quotidien Echaâb, qui a reçu M. Ahmed Adimi, colonel de l'ANP à la retraite et professeur à l'Université des sciences politiques de Ben Aknoun. Le professeur Ahmed Adimi a d'emblée fait le lien entre la cybercriminalité et le terrorisme qui utilise internet pour des fins de nuisances. Il dira à ce sujet que le réseau terroriste mondial Al-Qaïda dispose aujourd'hui de plus de 6 000 sites internet, alors qu'en 2001, au moment des attentats qui ont visé le world trade center de New York, Al-Qaïda disposait seulement d'un seul site. “l'organisation d'Oussama Ben Laden fait de l'informatique son outil essentiel et qui porte assistance en matière d'information et d'échanges. Et l'idée de la création de cet outil est venue du centre islamique international”, dira M. Adimi. Pour cela, ajoutera le conférencier, ce qui fait, entre autres, la force de l'organisation, la propagande et la panique qu'elle répand sur ses différents sites à travers les photos et les vidéos. C'est de là, ajoutera M. Adimi, qu'est né le Front international de communication islamique en 2003. D'ailleurs, selon l'orateur, les internautes ont souvent droit à plusieurs séquences qui font l'éloge du terrorisme véhiculées par des messages anti-Occident. “On retrouve sur les sites d'Al-Qaïda des programmes comme “Djihad académie” (à l'image de Star Academy), des programmes destinés pour les jeunes. Il y a aussi un autre programme intitulé Top Ten ; il met en ligne les 10 attentats les plus meurtriers des membres d'Al-Qaïda en Afghanistan, en Irak et partout ailleurs dans le monde”, ajoutera-t-il. Pour le professeur Adimi, la nébuleuse terroriste a toujours tendance à justifier ses actes par des versets coraniques. Quelles relations avec l'organisation terroriste en Algérie Al-Qaïda Maghreb islamique ? À ce sujet, M. Adimi sera clair : “En Algérie, il n'existe que de petits groupes qui font dans la même politique de communication qu'Al-Qaïda, c'est-à-dire la propagande. Ces petits groupes se manifestent dès qu'ils ont la possibilité. C'est pour dire que le terrorisme en Algérie est voué à la disparition, bien sûr si l'on ne lui laisse pas le temps de se réorganiser et de recruter les jeunes. Souvent pour ces derniers, destinés à des attentats kamikazes, on leur fait promettre le paradis, tenant compte de leurs faiblesses.” Mais quelles sont les solutions pour que des pays se prémunissent contre ce genre d'attaques à travers internet ? Le conférencier évoquera le débat interreligions entre les peuples. M. Adimi insistera sur l'école algérienne qui, reconnaîtra-t-il, est le premier pourvoyeur de terroristes en Algérie. “Il faut donner à nos enfants les capacités de réfléchir avec logique et leur faire aimer la vie. Je dirais qu'un changement radical du système éducatif national s'impose”, dira-t-il encore. La mosquée aussi est, selon M. Adimi, derrière la violence à travers les prêches de la prière du vendredi. “On prend souvent l'exemple des prêches d'Arabie Saoudite et d'autres pays arabes qui ne parlent que du Ier siècle de l'hégire. Aussi, la télévision devra jouer un rôle effectif en faisant place au débat par rapport à ces questions et permettre d'éveiller les téléspectateurs par rapport à toutes ces questions sensibles. Savez-vous que dans le rapport du Pnud en 2002, il a été mentionné que seuls les pays arabes refusent d'évoluer ?” s'est-il interrogé. En somme, pour le professeur Adimi, vaincre le terrorisme est possible, pourvu que tout le monde s'y mette, en commençant par la réforme de l'école et l'ouverture médiatique.