Le taux d'envasement des barrages ne dépasse pas les 12%. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier M. Terra, directeur de l'Alimentation en eau potable (AEP) au ministère des Ressources en eau lors de l'émission “invité de la rédaction” de la radio nationale chaîne III, contredisant ceux qui avancent un taux d'envasement de 40%. “Le taux d'envasement des barrages en Algérie, calculé par des levées bathymétriques, est de l'ordre de 12%”, souligne le directeur de l'AEP au ministère des Ressources en eau, précisant que “les 12%, c'est par rapport à la capacité réelle”. M. Terra indique que si le volume d'envasement, estimé à 800 millions de mètres cubes, est rapporté au volume des barrages à la construction, le taux est en deçà de 10%. “Le taux de 40%, je ne sais pas comment les gens ont obtenu ce chiffre. Je ne l'accepte pas et je le refuse”, souligne le directeur de l'Alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau. M. Terra explique que les 800 millions de mètres cubes d'envasement, estimés, ont été calculés sur la base des levées bathymétriques effectuées récemment. Les levées bathymétriques ont été faites en 2003, 2004, 2005 et même 2006. “Ce sont des levées très récentes. Le taux d'envasement, je le répète, est actuellement de 800 millions de mètres cubes”, a-t-il insisté. Effectivement, reconnaît M. Terra, dans certains barrages le taux d'envasement dépassent les 40%, citant l'exemple de Fergoug (Mascara). “Le taux d'envasement du barrage de Fergoug est de 80%”, a-t-il relevé. “Alors que sa capacité est de 16 millions de mètres cubes, on ne peut stocker que 400 000 mètres cubes”, a indiqué le directeur de l'AEP au ministère des Ressources en eau, précisant que les barrages, qui connaissent un taux d'envasement, sont des barrages de capacité moyenne et petite. “Les grands barrages sont toujours en bon état”, a soutenu M. Terra. Le directeur de l'Alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau a affirmé qu'un programme de reboisement et de désenvasement de pas moins sept barrages est actuellement mis en œuvre ; des barrages qui accusent un taux d'envasement assez avancé qui dépasse même le taux de 40%. Il s'agit, entre autres, des barrages de Foum El-Ghourza dans la wilaya de Biskra, el-Ksab à M'sila et Fergoug à Mascara. Le directeur de l'Alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau affirme avoir demandé, pour 2010, 18 milliards de dinars, qui vont être consacrés au confortement des barrages, à la maintenance des équipements hydromécaniques des barrages, les prises d'eau, les chambres de vannes… M. Terra explique que les opérations de désenvasement présentent des contraintes. “Il faut trouver des sites de stockage, mais aussi il faut avoir la disponibilité de l'eau. Pour enlever un mètre cube de vase, il faut trois mètres cubes d'eau. C'est pour cela que les opérations de désenvasement sont parfois lentes”, a précisé le directeur de l'Alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau. Réitérant l'évolution des barrages, M. Terra a indiqué qu'en 1962, l'Algérie possédait 13 barrages d'une capacité globale estimée à 454 millions de mètres cubes. En 1978, le nombre de barrages a atteint 18 avec une capacité de 1,4 milliard de mètres cubes. En 1999, 44 barrages ont été recensés, d'une capacité globale de 3,6 milliards de mètres cubes. En 2008, l'Algérie affiche 60 barrages pour une capacité de 6,44 milliards de mètres cubes, envasement non compris. M. Terra évoque, par ailleurs, la construction en cours de 14 barrages.