Jamais coopérative immobilière n'a autant fait parler d'elle que celle de Bir El-Djir, à l'est d'Oran, dénommé El-Fillaha. Pourquoi ce nom en référence à l'agriculture ? P our la simple raison que les bénéficiaires sont des cadres, des employés et des retraités du secteur et qu'à ce titre, ils ont eu droit à un lot à construire. Jusque-là, rien à dire. Tout baigne. Le problème va se compliquer avec le temps et prendre une telle tournure que la justice a été saisie du dossier. Ils étaient 175 bénéficiaires en 1995. Ils sont légèrement moins aujourd'hui, 173, deux personnes ayant décédé depuis. Tous, ou pratiquement tous, si l'on en croit une délégation qui est venue nous voir au journal, ont payé leur terrain rubis sur l'ongle entre 1995 et 1997. Ils ont même élu, selon les statuts, un président et un comité. Oui, mais voilà... En 2005, le président est déchu, un autre prend la relève et personne ne voit clair dans cette purée de pois que nous avons eu beaucoup de mal à percer. Ils semblerait que les numéros des lots aient été curieusement changés, il semblerait également que beaucoup d'entre eux aient curieusement changé de propriétaires et donc de mains. Et le comble est que l'ancien président de la coopérative soit logé (sans jeu de mots) à la même enseigne que les autres. La sœur d'un premier bénéficiaire qui est mort suite à un tragique accident de la route aurait été approchée par un nouvel acquéreur qui n'a rien à voir avec l'agriculture et qui lui aurait proposé la coquette somme de 150 millions de centimes pour qu'elle se désiste. Il semblerait, enfin, que des clôtures aient été détruites pour permettre à des tierces personnes d'occuper les lieux. Bref, rien n'est encore réglé au niveau de ce lotissement où les contentieux n'en finissent pas. Le pourrissement de cette affaire a fini, semble-t-il, par créer des clans qui s'entredéchirent actuellement par journaux locaux interposés et par voie judiciaire. Qui a tort, qui a raison ? Il ne nous appartient pas de porter un quelconque jugement de valeur. Il y a des tribunaux pour cela. Nous nous contentons de relater les faits qu'on a bien voulu nous confier. Nous aurions aimé écouter toute le monde, mais il nous a été difficile d'obtenir d'autres coordonnées que celles des citoyens qui sont venus frapper à notre porte. Néanmoins, nous persistons à croire qu'un règlement à l'amiable éviterait bien des déboires, à chacun en particulier et à tous en général.