Il y a de ces promotions qui laissent leurs bénéficiaires pantois. C'est le cas de l'ex-sénatrice dans le tiers présidentiel, Mme Anissa Benameur. Imaginez la tête de la dame lorsqu'elle a découvert récemment la nouvelle : elle est nommée, par décret présidentiel, secrétaire générale du Centre culturel algérien à Paris. Elle tombe des nues, et disons-le, assez bas dans son rang, elle qui a déjà exercé les fonctions de ministre dans le gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali en 1991-1992. Imaginez encore la stupeur de la dame lorsque, après avoir bien fouillé dans ses souvenirs proches et lointains, elle ne se remémore aucune proposition qui lui aurait été faite dans ce sens. Tout simplement, elle a été nommée à l'insu de son plein gré. Voici le texte intégral paru dans le Journal Officiel du 25 mai : “Par décret présidentiel du 16 Rabie El-Aouel 1424 correspondant au 18 mai 2003, Mme Benameur est nommée secrétaire générale du Centre culturel algérien à Paris.” Non seulement l'intéressée s'offusque d'un tel procédé qui ne manque ni d'inélégance ni de culot de la part de la présidence, mais elle refuse catégoriquement d'être parachutée dans la capitale française. Bon sang ! Mais qu'a-t-on fait au Bon Dieu pour subir un Président qui prend des décisions sans consulter les concernés ? Qu'a-t-on fait pour subir un Président qui se donne le droit régalien de disposer des individus, de leur temps et de leur vie ? Mais enfin !!! Comment peut-on sérieusement nommer une personne à un grand poste de responsabilité sans prendre son avis, ni même l'en informer, ne serait-ce quelques heures avant ou après la décision ? Cette nouvelle pantalonnade de Bouteflika ne relève même pas du scandale, mais d'une cocasserie sciante. Le défunt Djamel-Eddine Khène en savait quelque chose, lui qui avait été nommé à la tête de Sonatrach, la plus grande société d'Algérie, alors que tout le monde savait que sa maladie en était au stade terminal. Il faut craindre qu'au point où vont les choses, Bouteflika ne s'autodésigne président de la République de 2004 à 2009. Et même au-delà peut-être. F. A.