La formation professionnelle veut s'adapter aux besoins du marché du travail. Dans cette perspective, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, va signer d'ici une semaine une note à tous les ministères, leur demandant de fournir la liste de leurs besoins respectifs en main-d'œuvre. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El-Hadi Khaldi, lors d'une conférence de presse animée au Forum d'El Moudjahid, à Alger. Le ministre souligne qu'“il faut qu'il y ait une synergie entre tous les secteurs, car si aujourd'hui le secteur enregistre des chômeurs, cela est essentiellement dû au manque de coordination entre les différents secteurs. Ce manque de synergie fait que le secteur forme des diplômés de façon aléatoire”. Il fait savoir qu'un conseil national de partenariat se tiendra entre son secteur et les autres ministères avec pour objectif de discuter et de se concerter sur la façon d'améliorer le secteur et d'éviter que les diplômés se dirigent vers le marché parallèle, comme c'est le cas actuellement pour 40% d'entre eux. Le ministre a évoqué, par ailleurs, le dossier du régime indemnitaire concernant son secteur qui sera au centre des débats, la semaine prochaine, de la commission mixte composée de la tutelle et des syndicats. La question du régime indemnitaire est au cœur des discutions de certains fonctionnaires du secteur, entre autres, les professeurs d'enseignement professionnel, qui demandent à être alignés comme tous les professeurs. À ce propos, le premier responsable du secteur a soutenu qu'“il est impossible de mettre sur un pied d'égalité une personne du niveau 4 ou 5 avec une personne du niveau 1 ou 2. Les deux premiers cas, ce sont des licenciés et même plus et, pour les deux autres cas, ils y a ceux qui ont le niveau de terminale et ont suivi une formation de deux ans et demi ; pour vous dire, il y a ceux qui n'ont pas dépassé la 4e année moyenne. Alors il n'est pas convenable de mettre une personne qui a un bac + 4 ou plus avec une personne du niveau 1”. “Je le dis et le redis, toute personne qui veut être promue doit se former. Nous n'avons pas fermé les portes de la formation. Nous avons lié la promotion à la formation, ce n'est plus comme avant lorsque l'ancienneté était le premier critère pour accéder à la promotion”, a-t-il précisé. Durant son intervention, le ministre est revenu sur le bilan de l'année 2008/2009. 190 000 apprentis ont décroché leur diplôme, a-t-il fait savoir. Concernant la rentrée prochaine programmée pour le 17 octobre, plusieurs dispositifs ont été prévus par la tutelle. Le ministre a annoncé la réception prochaine de 77 nouveaux établissements de formation et l'extension de 13 structures, totalisant 20 000 postes de formation, qui viendront s'ajouter aux structures existantes dont le nombre est de 1 035. En matière d'hébergement et de restauration, il est prévu la mise en service de 70 internats qui ont une capacité globale de 4 968 places. 41 bibliothèques seront disponibles à la prochaine rentrée, 2 656 formateurs seront recrutés pour renforcer l'effectif déjà présent, car le secteur connaît toujours un déficit en personnels, notamment en formateurs. Le secteur a vu son budget de fonctionnement augmenter de 7,10% par rapport à l'année écoulée.