“À propos d'art et d'esthétique, quelle terminologie pour l'Afrique ?” est le thème d'un colloque de trois jours à la Bibliothèque nationale. Des spécialistes, venus des quatre coins de l'Afrique, se sont intéressés à l'importance d'attribuer une même terminologie à l'art africain. À ce propos, Luc-Jean Saint Vito Aka Evy, enseignant permanent de rang magistral, à l'université de Brazzaville, au Congo, dira que “art nègre, art primitif, art tribal, art sauvage, art premier, autant de termes singulièrement faux et flous à partir desquels le discours esthétique occidental s'est essayé à décrire et à qualifier les arts et les artefacts des différentes aires culturelles de l'Afrique depuis la renaissance jusqu'à aujourd'hui”. Il ajoute que “la terminologie affectée à l'esthétique des arts d'Afrique noire reste malgré tout ancrée dans l'idiologie du primitivisme issu de la philosophie des lumières et de l'histoire naturelle occidental”. Pour sa part, Serge Barthelemy Feimonazoui, enseignant et chercheur à l'université de Centrafrique, a ajouté que “l'art en Afrique est la définition du monde. Les œuvres africaines sont porteuses de message et d'un sens profond, malgré le faite que certains disent qu'il n'est pas beau. Pour comprendre l'art africain, il faut connaître les dimensions socio-religieuse, politique et culturelle”, tout soulignant que le volet esthétique et un contenant dans l'exercice de ces œuvres d'art. Badjoumbayana Lucie Tidjougouna, directeur de la promotion du patrimoine culturel et touristique, au Togo, trouve que l'art et l'esthétique sont deux concepts complexes qui recouvrent plusieurs définitions et qui varient selon la culture. Selon lui, il est nécessaire qu'au cours d'une étude des formes d'art non occidentales, des concepts d'esthétique occidentaux ne soient pas automatiquement appliqués sur le matériel. Depuis hier et ce, jusqu'à demain, les invités de la rencontre vont tenter de trouver une terminologie unie et unique pour définir l'art africain. DJAZIA SAFTA