La compagnie pétrolière nationale envisage d'investir 1,5 milliard de dollars à l'international. Le plan d'investissement quinquennal prévisionnel de Sonatrach à l'international est estimé globalement à 1,5 milliard de dollars. Les montants globaux spécifiques aux pays d'Afrique en matière d'exploration sont estimés à 600 millions de dollars. La compagnie pétrolière nationale est présente, faut-il le souligner, dans de nombreux pays africains, notamment subsahariens tels que la Mauritanie, le Mali, le Niger et la Tunisie, l'Egypte et la Libye. Sa présence, en outre, se confirme à travers des prospections dans d'autres pays comme le Gabon, le Mozambique, l'Afrique du Sud, et le Nigeria. Selon M. Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach, ces montants connaîtront certainement une révision à la hausse lorsque la phase de développement sera entamée. Tous ces potentiels prospectés par le groupe subiront une autre évaluation pour déterminer leurs besoins en matière de développement. Pour cette étape (développement), le chiffre pourrait atteindre, précise le P-DG, entre 7 et 10 milliards de dollars. Il s'agit en fait de la phase de production donc de réalisation de cash-flow. L'entreprise s'est tracé comme objectif de développer des réserves de 600 millions de barils, produire 120 000 barils de pétrole/jour à l'étranger et assurer des services à hauteur de 150 millions de dollars/an à l'horizon 2015. Au Pérou, l'entreprise a investi plus de 300 millions de dollars. C'est la troisième phase de développement. “Nous sommes presque en remboursement des investissements consentis durant les années précédentes”, indique M. Meziane. Par ailleurs, la chute des prix du pétrole sur le marché international n'a pas été sans conséquences sur les revenus de la société. Le chiffre d'affaires de l'entreprise durant le 1er semestre de l'année 2009 est estimé par le P-DG à 19,9 milliards de dollars, soit une baisse de 52% par rapport à la même période de l'année 2008. En dépit de cette faiblesse des recettes, les plans de développement nationaux ou internationaux de Sonatrach seront maintenus. Autrement dit, la crise ne va pas influer négativement sur les investissements du groupe. “L'Algérie assurera ses engagements en ce qui concerne le plan de développement et d'investissement de Sonatrach et notre système financier nous permettra d'apporter une contribution en cas de nécessité”, affirme-t-il, en ajoutant que l'arrêt des projets pourrait coûter plus cher à la société nationale. Concernant les décisions de l'Opep, l'Algérie respecte ses quotas, avoue Mohamed Meziane, sur les ondes de la radio Chaîne III. La réduction de notre pays effective depuis le mois de février dernier est de l'ordre de 200 000 barils/jour. La production actuelle du pays est évaluée ainsi à 1,2 million de barils/jour. Quant à l'éventuel partenariat entre Sonatrach et la société russe Gazprom, M. Meziane ne veut ni confirmer ni infirmer cette information. Pour lui, il existe une coopération entre les deux groupes conformément au protocole d'accord signé le 6 août 2006 tel que celui paraphé déjà avec d'autres sociétés, à savoir Shell, BP, Statoil… Interrogé sur le projet de gazoduc TGSP qui alimentera l'Europe via l'Italie ou l'Espagne, et qui sera réalisé à l'horizon 2015-2017, M. Meziane a estimé qu'il (ce projet) est très complexe car international, reliant l'Algérie au Nigeria sur une distance de 4 400 km avec une vingtaine de stations de compression et qui transportera entre 20 et 30 milliards de m3 de gaz/an. Il traversera trois pays, à savoir le Nigeria, le Niger et l'Algérie. Il va être intégré au réseau algérien au niveau de Hassi-R'mel pour exporter le gaz vers le marché européen. Le coût de ce gazoduc appelé Transsaharian Gas Pipeline est estimé à plus de 10 milliards de dollars. “Ce projet est intercontinental, il a fait l'objet d'un accord intergouvernemental ; il y a quelques jours à Abuja, le feu vert nous a été donné pour commencer les phases opérationnelles, à savoir l'organisation de la réalisation du projet, l'organisation des équipes de la société et la préparation du financement”. Sonatrach s'intéresse, en outre, à développer son expérience en offshore (exploration en mer). B. K.