Avant-hier, les familles et les jeunes ont envahi l'esplanade de Riadh El-Feth dès la fin de l'après-midi. En effervescence et impatients, les Algérois ont élu domicile sur les deux terrasses de l'esplanade, en attendant le concert événement de la soirée avec Cheb Billal. D'habitude, l'esplanade est pleine de monde, mais avant-hier, la plus grande scène d'Alger n'a pu contenir la foule alerte et bouillonnante. Le dispositif sécuritaire habituel a été doublé, voire triplé, et dès 21h, toutes les issues étaient bouclées en raison de la marée humaine qui avait envahi le lieu du concert. Les coulisses étaient également pleines à craquer… Une ambiance tendue et paradoxalement festive a caractérisé la soirée de samedi, qui avait été entamée par une prestation de danse de la troupe nationale de danse traditionnelle du Malawi. Prenant son mal en patience, le public a applaudi le spectacle qui a par ailleurs retenu son attention. Place ensuite au deuxième concert de la soirée avec l'artiste congolais Ray Lema. Mais l'assistance qui a applaudi la prestation de Lema s'impatientait toujours. Les musiciens de cheb Billal montent sur scène et improvisent une petite intro ; et enfin, après des heures interminables d'attente, Billal apparaît sur scène, dans une tenue décontractée. On a toujours dit que l'artiste avait plus de détracteurs que de fans, mais ce constat a été contredit par le concert d'avant-hier, qui a prouvé encore une fois que le raï en Algérie était une musique populaire. En fait, il n'y a que cette musique pour drainer autant de monde et réunir des personnes de tous les horizons. D'ailleurs, même les guides, les agents de sécurité, les journalistes et les accompagnateurs, ainsi que les invités africains se sont laissé emporter par les airs de cette musique-là. Billal a revisité ses plus beaux succès, faisant ainsi un va-et-vient dans le temps à travers ses anciens titres et d'autres plus récents. S. K.