Les propos résolument modernistes du cheikh de la zaouïa Alawiya, M. Khaled Bentounès, dont la confrérie a fêté cette semaine le centenaire à Mostaganem, continuent de faire des vagues au sein des tenants de l'islam rigoriste comme celui en cours dans le royaume wahhabite. Après le Haut-Conseil islamique, c'est au tour du Mouvement de la renaissance islamique (El-Islah), en hibernation depuis la dernière présidentielle, de monter au front contre cet érudit dont le mérite, faut-il sans doute en convenir, est d'appeler les musulmans à dépasser les débats d'arrière-garde. “El-Islah appelle la nation à la vigilance et au refus des semeurs de doute. Il lui appartient de défendre ses constantes pour que l'Occident ne dise pas, un jour, qu'on combat les dérapages chez lui et pas chez nous (…)”, écrit le secrétaire national à la communication, Hemlaoui Akouchi, dans un communiqué rendu public hier. Outre les miniatures recouvrant son livre qui a eu un franc succès durant la manifestation, les propos de Bentounès sur le hidjab ont, semble-t-il, irrité les apprentis talibans algériens. Trouvant quelques similitudes dans cette sortie avec celles de Sarkozy et d'autres avant lui, le MRN soutient que Bentounès “a provoqué la nation et l'a détournée des combats qu'elle doit mener contre les retards accusés sur les plans scientifique, économique et social”. “Il l'a plongée dans le trouble et a nui à ses symboles, ce qui constitue une provocation contre les défenseurs des valeurs de l'Islam et une démonstration à leurs ennemis”, ajoute-t-il. “C'est à notre sens une guerre contre la réforme et les réformateurs et une obstruction à l'éveil de la nation islamique. C'est aussi une dissuasion aux milliers d'éventuels convertis”, estime l'ancien parti de Abdallah Djaballah. Karim K.