C'est une région considérée comme hautement stratégique pour les groupes terroristes de l'ex-GSPC que les forces de l'ANP ont décidé d'investir à coups de frappes aériennes et terrestres des plus intenses depuis dimanche dernier, dans l'après-midi. Ce périmètre situé sur la frontière entre les wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira est réputé être une des zones de transit les plus fréquentées par les acolytes de Abdelmalek Droukdel qui, faute d'effectifs suffisants, se déplacent constamment d'une wilaya vers une autre pour perpétrer des attentats. Plusieurs centaines de soldats, près d'un millier selon des sources au fait du dossier sécuritaire, ont été mobilisées dans le cadre de cette opération qui se poursuit toujours bien que de façon moins intense que les deux premières journées de dimanche et lundi durant lesquelles les hélicoptères de combat n'avaient pas cessé de bombarder et de pilonner ce vaste maquis qui s'étend des environs du village Aït Ouabane, dans la commune d'Akbil, jusqu'à la partie nord de la wilaya de Bouira. Hier, c'était aux troupes terrestres de prendre le relais pour passer au peigne fin les zones bombardées afin de récupérer des corps de terroristes éventuellement abattus. Pour rappel, un groupe terroriste composé d'une dizaine d'éléments a été annoncé comme encerclé non loin du village Aït Ouabane, mais rien n'a encore filtré quant à la réalité de cet encerclement ni au sujet des corps de terroristes abattus. Des caches de terroristes pleines de vivres, de munitions et autres effets ont été, selon des sources sécuritaires, détruites lors de cette opération. En tout cas, au-delà de l'existence ou pas de ce groupe qui serait encerclé, le lancement de cette opération, faut-il le souligner, de grande envergure pourrait trouver son explication dans la nécessité de reprendre le contrôle et, du coup, mettre sous surveillance militaire cette localité qui permettait durant plusieurs années aux terroristes de transiter vers Tizi Ouzou en venant de l'est du pays et vers la wilaya de Bouira, de Béjaïa et puis de Jijel, de Constantine et aussi de Bordj Bou-Arréridj où d'ailleurs des groupes du GSPC, établis dans la wilaya de Tizi Ouzou, auraient, selon certaines sources reprises par la presse, participé à l'attentat qui a coûté la vie à une vingtaine de gendarmes le 18 juin dernier. Il y a lieu de rappeler que des opérations similaires ont été également menées en juin dernier dans les deux régions de Bouzguène et Azeffoun, à l'extrême-est de la wilaya de Tizi Ouzou, qui sont également considérées comme deux autres zones de transit des groupes terroristes entre Tizi Ouzou et Béjaïa. Ces deux opérations qui ont été, elles aussi, précédées par l'annonce de groupes encerclés se sont finalement révélées comme des opérations de nettoyage dans l'objectif de permettre aux forces de l'ANP de se réinstaller dans ces zones longtemps abandonnées aux terroristes et d'en reprendre ainsi le contrôle. L'opération menée cette semaine dans cette zone frontalière ne semble guère échapper à cette logique de reprise de contrôle par l'armée qui semble, ces deux derniers mois, vouloir mettre fin à la libre circulation interwilayas des groupes terroristes, de leurs armes et de leurs vivres et orienter sa stratégie vers leur étouffement avant de donner des assauts tels que ceux déjà donnés ces trois dernières semaines et qui ont d'ailleurs permis l'élimination de 9 terroristes et la récupération de 9 armes de type Kalachnikov. Tarik F.