La population de la wilaya de Mascara reste étroitement attachée aux us et coutumes qui font la réputation de la région des Béni Chougrane quel que soit leur statut. Dans ce contexte, le respect des traditions est observé par tous les habitants, y compris ceux qui occupent des fonctions importantes dans la hiérarchie administrative ou sociale et cette culture est transmise de génération en génération. Dans cette optique, ces pratiques sont également exercées par les intellectuels et les cadres de l'Etat, même s'ils sont appelés à quitter la région pour activer dans une autre ville car faute d'optempérer, ils s'exposent au risque d'être rejetés par les siens. De retour, lors de certaines occasions, dans leurs localités natales, ces “immigrés” se retrempent avec fierté automatiquement et normalement dans l'ambiance que caractérisent les traditions ancestrales. À une exception près, les Mascaréens de souche, des deux sexes et de tous âges, et toutes couches sociales confondues, ne dissimulent jamais leur origine en dépit des anecdotes qui leur sont attribuées. Si la région est symbolisée par le mythique personnage de l'Emir Abdelkader, qui reste ancré dans les mémoires, comme étant le fondateur du premier Etat algérien moderne, elle a la particularité d'avoir enfanté Lakhdar Belloumi, un footballeur qui s'est illustré par ses qualités techniques qui lui ont permis d'être le premier algérien à décrocher le Ballon d'or africain en 1981. Ces deux personnalités ont chacune dans son domaine grandement contribué à faire sortir de l'anonymat la wilaya de Mascara, située dans une région autour de laquelle gravitent des traditions strictement respectées par la plus grande majorité de la population. Ainsi la waâda ou fête populaire est célébrée annuellement par l'ensemble des citoyens y compris les pauvres qui optent souvent pour la solution de recourir à l'emprunt que d'être la risée de l'entourage. Dans le même ordre d'idées, la population locale voue un intérêt particulier aux mausolées implantés dans la région et auxquels elle rend visite très souvent. En effet, à l'heure du développement de l'outil informatique et son intronisation dans les systèmes relationnels, des pratiques considérées comme faisant partie du passé sont exercées dans la région. En effet, l'histoire d'un généraliste, marié à une gynécologue, illustre l'état d'esprit qui anime les mentalités. Après quatre années d'union, ce couple n'a pu enfanter. Sur les conseils de leurs parents, les deux médecins rendent visite à trois reprises, comme le veut la tradition, au marabout Sidi Kada, et le miracle se produit, puisque l'épouse est tombée enceinte et a donné naissance à un garçon que le couple a prénommé Kada. Cet exemple n'est pas isolé, d'autres cas similaires sont signalés à travers toute la région ouest du pays. Si tous les couples n'ont pas connu le même aboutissement heureux, beaucoup de foyers ont été égayés. Les mausolées de la wilaya de Mascara enregistrent quotidiennement une grande affluence qui reflète l'engouement populaire.